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REMISE DU PRIX JACQUES ST-PIERRE 2019
À ANDRÉ-PIERRE CONTANDRIOPOULOS
André-Pierre Contandriopoulos est professeur émérite au département de gestion, d’évaluation et de politique de santé (DGEPS) de l’École de santé publique (ESPUM) de l’Université de Montréal et chercheur de l’Institut de recherche en santé publique (IRSPUM). Il détient un Ph.D. en sciences économiques de l’Université de Montréal. Professeur depuis 1974, M. Contandriopoulos a toujours réussi à intégrer ses activités de recherche, d’enseignement, de transfert des connaissances et de gestion avec sa participation au débat public sur les systèmes de santé.
Au cours de sa carrière, il a assumé à l’Université de Montréal de nombreuses tâches administratives. Il a été directeur du Département d’administration de la santé, directeur du GRIS (Groupe de recherche interdisciplinaire en santé), directeur du programme de PhD en Santé Publique…). Il a été membre de plusieurs groupes de travail gouvernementaux (entre autres, le groupe de travail sur la rémunération des professionnels de la santé, le groupe de travail sur le financement du système de soins pour la Commission Rochon, le Forum National sur la Santé et le groupe de travail sur la santé des populations de l’Institut Canadien de Recherche Avancé, ICRA). Il est membre de la Société royale du Canada depuis 1996 et de l'Académie canadienne des sciences de la santé depuis 2006. En 2001, il a reçu le prix pour l’avancement de la recherche sur les services de santé de la Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé (FCRSS), en 2013 le prix reconnaissance de la Société québécoise d’évaluation de programme (SQEP) pour sa contribution exceptionnelle à l’avancement de la pratique de l’évaluation, le prix 2014 du chercheur émérite du Réseau québécois de recherche sur la santé des populations, en 2016 le prix Jacques-Rousseau de l’ACFAS pour des travaux de nature multidisciplinaire et en 2018 le prix Gilbert-Blain de l’Association des diplômés du département de gestion, d’évaluation et des politiques de santé (ADGEPS) de l’Université de Montréal.
Ses domaines d’enseignement, de recherche et ses publications portent sur l'organisation, le financement, la performance et la gouvernance des organisations et des systèmes de santé, sur la planification de la main-d'œuvre médicale, sur l'évaluation des interventions, sur les déterminants de la santé des populations, sur les politiques de santé et sur les transformations des systèmes de santé. Il a une longue expérience d'enseignement et de consultant non seulement au Québec et au Canada mais aussi en Europe, en Afrique et en Amérique Latine. Il est l’auteur de plusieurs livres et de très nombreux articles scientifiques.
Trois grandes convictions ont orienté sa carrière : que la santé est au cœur des responsabilités de l'État dans les sociétés démocratiques ; que l’analyse, la compréhension et la transformation des systèmes de santé reposent sur la possibilité d’établir une intégration entre les sciences sociales, les sciences de la vie, de la gestion et du comportement ; que les scientifiques ont la responsabilité politique de participer aux débats publics dans leurs domaines d’expertise.
À la fin des années 1970, il a créé le Groupe de recherche interdisciplinaire en santé (GRIS) et le programme de PhD en santé publique avec ses collègues de l’Université de Montréal. Conçu pour permettre des recherches interdisciplinaires sur les services de santé et la santé de la population, le GRIS a attiré dès sa création des chercheurs et des étudiants de disciplines différentes. Au fil du temps, il est devenu la plus importante structure de recherche en santé publique du Québec et de la francophonie jouissant d’une reconnaissance internationale considérable. Le GRIS a servi d’assise à la création de l’Institut de recherche en santé publique de l’Université de Montréal (IRSPUM). Quant au PhD en santé publique, il est aujourd’hui un des plus gros programmes de troisième cycle de cette université. Il a ainsi grandement contribué au développement d’une vision large et multidisciplinaire de la santé publique au Québec, qui intègre l’épidémiologie, les sciences de la vie, les sciences sociales, les sciences de l’environnement, du comportement et de la gestion.
Il a été membre du groupe sur la santé des populations de l’Institut canadien de recherche avancée (ICRA) de 1987 à 1997. Au sein de ce groupe interdisciplinaire de chercheurs canadiens, américains et anglo-saxons, il a travaillé pour comprendre comment les environnements sociaux, économiques et physiques agissent en synergie sur la santé des populations. Les travaux de l’ICRA ont eu des répercussions majeures : au Canada, ils ont fortement influencé les recommandations du Forum National sur la santé et ils sont à l’origine des efforts faits au Québec pour tenir compte des conséquences sanitaires des politiques publiques ; dans le monde, ils ont été à l’origine de la stratégie de l’OMS sur les déterminants sociaux de la santé.
Convaincu qu’il est possible de faire plus et mieux avec les ressources du système de santé, il a élaboré avec ses collègues une approche pour évaluer de façon globale et intégrée la performance des organisations et des systèmes de santé (modèle EGIPSS). Cette approche permet aux différents acteurs des systèmes de santé de débattre et d’agir pour que le système améliore de façon continue sa capacité de répondre aux attentes de la population. Elle est maintenant utilisée au Québec par le Commissaire à la santé et au bien-être, en France, au Brésil et en Tunisie.
Aujourd’hui lorsqu’on regarde en rétrospective le chemin parcouru, on ne peut qu’être impressionné par l’ampleur, l’impact et la diversité de la carrière que vous avez menée et par l’implication de tous les jours qui a été la vôtre. Vous avez contribué à rendre la société plus juste et plus égalitaire face à la maladie et à la santé et à renforcer la démocratie par des débats fondés sur les connaissances. Vous avez agi à titre d’expert auprès de nombreuses instances tant québécoises que canadiennes et internationales. À nos yeux, André-Pierre Contandriopoulos, vous avez été un collègue exemplaire et au nom de l’Association des professeures et professeurs retraités de l’Université de Montréal, j’ai l’immense plaisir de vous remettre, en reconnaissance de votre carrière exceptionnelle, de votre contribution à l’Université de Montréal et de votre participation à notre association, le prix Jacques-St-Pierre 2019. Toutes nos félicitations.