Université de Montréal

Association des professeurs retraités
de l'Université de Montréal



GRAINS DE SAGESSE

 

Été 2004, numéro 8

Bilan du 125e anniversaire de l'UdeM

Qui a dit que la fierté et le sens de l'appartenance ne font pas vraiment partie de la culture de l'Université de Montréal?

Les fêtes du 125e anniversaire auront duré dix mois, de septembre 2003 à juin 2004. Nous complétons le compte final des événements présentés sous la bannière du 125e et sommes nous-mêmes étonnés de constater que le Bureau des fêtes a suscité, organisé, financé et présenté un peu plus de 150 événements pendant cette période… La plupart des facultés et des services ont saisi l'occasion offerte par cet anniversaire exceptionnel pour se manifester face à leurs diplômés, leurs étudiants, leurs personnels et face au grand public. Près de 40 000 personnes auront participé aux événements du 125e : colloques, inaugurations, concerts, événements sportifs, célébrations, hommages, expositions, rencontres avec les diplômés, lancement de plusieurs livres ou cédéroms. L'Association des diplômés a consacré l'un de ses numéros réguliers (publié à 155 000 exemplaires) aux fêtes du 125e anniversaire. Le Devoir a aussi publié un cahier spécial de 24 pages en l'honneur de l'Université de Montréal.

Cela est d'autant plus remarquable qu'on se rappellera qu'il y a un an, l'Université sortait de 12 semaines de grève. L'esprit n'était pas à la fête, c'est le moins qu'on puisse dire.

Pendant dix mois, à la suite du recteur Lacroix, les porte-parole de l'Université ont adopté un discours rassembleur, stimulant, positif et relativement simple : nous venons de très loin (tutelle, crises, obstacles de toutes sortes…) mais nous avons réussi à bâtir une grande université qui trouve sa place dans le peloton de tête des universités canadiennes et, bien sûr, parmi les grandes universités francophones dans le monde. Ce grand succès, nous le devons au rêve des géants qui ont marqué l'histoire de notre université : bâtir une très grande université francophone à Montréal et en faire une grande université à l'échelle internationale. Plusieurs des membres actuels de l'APRUM font partie de ceux et celles que nous avons appelés nos pionnières et nos pionniers. Nous devons également notre réussite à l'acharnement, à l'intelligence et au dévouement des milliers de personnes qui ont fait et font au quotidien la grandeur de l'Université de Montréal. Nous aurons appris pendant cette année à manifester plus ouvertement que jamais notre gratitude à l'égard de ces artisans à qui nous devons ce que nous sommes devenus aujourd'hui. Nos diplômés ont participé à la fête et nous ont amplement manifesté leur attachement à l'institution. On peut souhaiter que ces « bonnes habitudes » conti-nueront à imprégner la culture institutionnelle de notre université.

Pendant dix mois, le campus et le quartier Côte-des-Neiges ont été décorés aux couleurs brillantes des bannières du 125e, couleurs que l'on retrouvait sur l'ensemble des publications officielles de l'Université, sur les posters, les cartons d'invitation et le papier à lettres… Ce n'est pas sans un certain regret que je les verrai disparaître dans quelques jours; pas de nostalgie, mais l'impression que cet arc-en-ciel apportait un vent de fraîcheur à la représentation graphique superbe mais un peu austère de notre université. Peut-être serait-il opportun de se pencher sur nos pratiques actuelles et d'amorcer à cet égard un changement qui serait sans doute le bienvenu.

L'attachement des diplômés et des personnels à nos facultés et à nos départements est l'un des points forts de cette université. Cependant, il n'est pas exagéré de dire que parfois ce lien historique laisse trop peu de place au sentiment d'appartenance à la grande famille universitaire. Le recteur Lacroix a beaucoup fait pour que ces appartenances primordiales débouchent sur une identification à l'Université de Montréal. C'est dans cette perspective et dans la foulée du succès de la dernière grande campagne « Un monde de projets » que le recteur avait mis de l'avant, il y a maintenant deux ans, ce projet de célébrer, pendant l'année universitaire 2003-2004, le 125e anniversaire de l'institution.

Le défi était d'autant plus grand que le sens de la fête, lui non plus, ne fait pas tellement partie de notre culture institutionnelle. À ma souvenance, en 1978, le centenaire de l'institution, événement marquant s'il en fut, était passé totalement inaperçu. Dans ce contexte, quelles étaient les chances de succès d'un 125e anniversaire auquel les éternelles contraintes budgétaires imposaient au surplus les caractéristiques de la modestie et de la frugalité? Comme quoi il suffit parfois d'oser, de miser sur les énergies en place et d'aller de l'avant pour que l'improbable ou même l'impossible aient lieu!

Réflexion faite, je crois même que c'est la frugalité de nos moyens qui nous a imposé d'user d'imagination et surtout qui nous a obligés à entraîner littéralement des centaines de membres de nos personnels dans cette grande aventure du 125e. Un HÉNAURME merci à Guylaine Rivard et Karine Laplante du Bureau des fêtes; elles étaient les seules affectées à plein temps au projet. Un IMMENSE merci également à celles et ceux qui de toutes parts ont dépensé créativité, temps et énergie à collaborer à ce magnifique succès.

L'APRUM a joué un rôle déterminant dans l'un des événements les plus marquants de ces fêtes; il s'agit du « baptême » de notre vénérable Pavillon principal devenu depuis cet automne le Pavillon Roger-Gaudry. La fête s'est déroulée en deux temps; d'abord à l'automne 2003, nous étions plusieurs centaines qui avons assisté à la cérémonie du changement de nom de l'immeuble. Puis, au printemps 2004, dans la Cour d'honneur, lors d'une rencontre plus intime, les membres de la famille Gaudry ont planté un chêne (à l'image de ce grand bâtisseur) et dévoilé une plaque en l'honneur de Roger Gaudry. J'étais là et je puis dire que les deux événements ont été remplis de ferveur et d'émotion. La famille Gaudry a été très touchée de voir l'Université de Montréal rendre un tel hommage à son premier recteur laïc.

L'APRUM s'est trouvée indirectement impliquée lors de la cérémonie en l'honneur de nos pionnières et pionniers. En effet, plusieurs des « 125 » personnes dont nous avons célébré la contribution à l'Université, le 25 mars dernier, étaient membres de notre association. Cette journée mémorable fut sans conteste un autre des point culminants de ces festivités.

En guise de conclusion, à titre de Président des fêtes du 125e, je tiens à dire ici que je dois une fière chandelle à notre président Jacques St-Pierre. Tout au long de cette année, j'ai usé et abusé de ses conseils, de sa connaissance unique de notre institution, de sa mémoire et de son extraordinaire énergie. Il fut inépuisable. Il a accepté de donner une conférence remarquée sur l'histoire de l'Université dans le cadre des Belles Soirées puis l'Université a tenu à lui rendre hommage, le 19 avril, pour le rôle éminent qu'il a joué dans l'informatisation de l'Université et notamment dans la création du Centre de calcul. Mais ce que peu de personnes savent, c'est que plus de la moitié des notices biographiques que vous trouverez sur le site du 125e (http://www.125.umontreal.ca/listepionniers.htm) ont été rédigées par notre président lui-même. Sans sa précieuse collaboration, les fêtes n'auraient certainement pas été un aussi grand succès. Je l'en remercie du fonds du cœur.



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