Association des professeurs retraités
de l'Université de Montréal
Grains
de sagesse
Décembre
2003, numéro 7
Lettre
grande ouverte à mes collègues de l'APRUM
Notre
université fête son 125e anniversaire.
Or, ce que nous fêtons est en réalité le début des activités d'une modeste, très modeste succursale de l'Université Laval… à Montréal;
tel sera notre statut universitaire pendant plus de quarante ans, soit jusqu'en
1920…
Cette « tutelle », dont nous sommes aujourd'hui les premiers à rire
avec nos collègues de l'Université Laval, nous permet de mieux
mesurer tout le chemin parcouru. Qui eut cru, en 1878, en 1920, et même
en 1960 (vous y étiez probablement, chers collègues), que l'Université de
Montréal et ses écoles affiliées formeraient en 2003 le
premier pôle de recherche et d'études supérieures au Québec
et le deuxième au Canada; qu'elles deviendraient l'une des universités
nord-américaines parmi celles qui recrutent proportionnellement le plus
grand nombre d'étudiants étrangers? Une grande université dont
le rayonnement est international et qui se trouve dans le peloton de tête
des grandes universités canadiennes.
Ce 125e anniversaire
joue un rôle de catalyseur pour l'université,
ses personnels, ses diplômés et pour le grand public. Il est l'occasion
de prendre conscience de cette extraordinaire épopée semée
d'embûches qui en auraient fait crouler bien d'autres : tutelle, incendies à répétition,
construction d'un édifice grandiose et démesuré pour l'époque,
fermeture du chantier pendant dix ans, défaut de paiement du personnel… Dans
les années ‘60, au moment où le vent tourne et où le
Québec décide d'investir massivement dans l'éducation
et la recherche universitaire, le gouvernement décide de créer
de toutes pièces un nouveau réseau francophone d'enseignement
et de recherche. Qui dit mieux… ???
Ce « success story », nous le devons aux hommes et aux femmes qui
ont fait cette université, dont vous, chers membres de l'APRUM. Un grand
merci. Le 125e est entre autres l'occasion de mettre en valeur le rôle
joué par quelques-uns de ces pionniers et bâtisseurs, dont Roger
Gaudry, l'un des grands responsables de l'implantation du modèle universitaire
qui nous a si bien réussi. C'est aussi l'occasion de remercier et de
célébrer les serviteurs plus modestes, mais non moins importants
de notre institution, dont Valère est un exemple et un porte-parole.
C'est notre fête. Célébrons fièrement ce que nous
avons réalisé ensemble.
Jacques
Boucher, professeur retraité,
Président des fêtes du 125e anniversaire