Université de Montréal

Association des professeurs retraités
de l'Université de Montréal



Grains de sagesse

Été 2006, numéro 12

Les collègues publient

Qui ne se souvient de ces deux historiens qui ont profondément marqué plusieurs générations d'étudiants, Maurice Séguin et Michel Brunet? Si ce dernier publiait beaucoup et était de toutes les tribunes publiques, on ne voyait guère Séguin en dehors des salles de cours, il publiait peu, mais c'est davantage de lui qu'on parlait comme du « grand maître » de ce qu'on a nommé le néo-nationalisme québécois. Pierre Tousignant et Madeleine Dionne-Tousignant ont voulu rendre justice à ce grand collègue disparu dans un ouvrage intitulé Les Normes de Maurice Séguin. Le théoricien du néo-nationalisme. (Guérin éditeur, coll. Bibliothèque d'histoire, 2006, 288 p.).

Du côté de l'histoire littéraire, signalons quelques publications. Tout d'abord, nous devons à Réginald Hamel l'édition d'un ouvrage d'Alexandre Dumas, Les Voleurs d'or (Éditions Stanké, 2006, 208 p.). Il s'agit, en fait, d'un drame tiré d'un roman de Céleste Mogador de Chabrillan et qui aurait été, nous dit-on, « enrichi par l'imagination créatrice du prolifique écrivain » du XIXe siècle. Ce récit se situe en Australie, dans l'une de ces contrées nouvelles qui s'affirment au XIXe siècle, en même temps que naissait véritablement la littérature américaine. Jay Bochner retrace un grand pan de cette vie culturelle aux États-Unis à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, dans un ouvrage centré sur la figure d'Alfred Stieglitz, « an influential gallery owner, photographer, and impresario of the emerging scene ». Cet ouvrage publié par MIT Press s'intitule An American Lens. On sait, par ailleurs, que la littérature québécoise naît à la même époque, comme en témoigne l'ouvrage de Laurent Mailhot, L'Essai québécois depuis 1845. Publié aux Cahiers du Québec. Rappelons que Mailhot vient lui-même de contribuer à l'histoire de l'essai avec Plaisirs de la prose, (PUM 2005, 296 p. Prix « Études françaises » 2005) qui propose une série d'études sur des écrivains plus contemporains - de Saint-Denys Garneau à Pierre Morency, en passant par Gabrielle Roy, Claire Martin, Gilles Marcotte et Gilles Archambault -, mais aussi à deux anthropologues qui ont marqué la vie culturelle du Québec : Bernard Arcand et Serge Bouchard.

C'est aussi une réflexion d'ordre social - plus morale qu'anthropologique, il est vrai - que le prolifique Guy Durand nous propose dans Six études d'éthique et de philosophie du droit (Montréal, Liber, 2006, 154p.). Un ouvrage où il est beaucoup question de la charte des droits de la personne, « un point de référence et un impératif éthique » qu'on aurait tendance, explique l'auteur, à « interpréter de mauvaise façon ». Cet « on » désigne un certain nombre d'intervenants sociaux, mais sans doute au premier chef les « pouvoirs législatif et judiciaire » dont la séparation n'est pas toujours assurée comme elle le devrait.

 

Jean Cléo Godin



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