Association des professeurs retraités
de l'Université de Montréal
Grains
de sagesse
Été 2006, numéro
12
Chronique
: Un an déjà
Une douzaine de mois se sont déjà écoulés depuis l'arrivée au rectorat de Luc Vinet et de son équipe. Je trouve opportun de vous livrer quelques réflexions que me suggèrent des constats fortuits ainsi que des rumeurs qui me parviennent tant du côté cour que du côté jardin.
Voyons voir.
Dès l'automne 2005, le recteur Vinet a saisi l'Assemblée universitaire de son intention de procéder à la mise au point du plan de développement de l'UdeM 2010 qu'il compte soumettre aux instances appropriées pour discussion et adoption à l'automne 2006. Dans le cadre de la consultation qu'il a menée de janvier à mars 2006, le recteur a invité les membres de la communauté universitaire à alimenter la réflexion collective via la rédaction de mémoires à soumettre en mai 2006. Le processus en cours comporte la rédaction et la publication, en juin 2006, d'un LIVRE VERT (version 1 dudit plan de développement) dont les instances seront saisies dans les mois qui viennent.
Cette importante opération s'est déroulée dans un contexte où l'emploi du temps des membres de l'équipe de direction ainsi que la sérénité de la communauté universitaire ont été sévèrement mis à l'épreuve par des facteurs perturbants tels 1) la grève des membres du corps professoral à l'automne 2005; 2) l'importante difficulté financière que traverse l'Université laquelle résulte de l'insuffisance de la subvention de fonctionnement accordée aux universités; 3) le traumatisme induit pour les compressions budgétaires lesquelles comportent un embargo quasi absolu quant à l'embauche des effectifs requis pour le maintien de la qualité et de l'intégrité du corps professoral.
Force est de constater que l'insertion de la nouvelle équipe de direction dans les mécanismes traditionnels de gestion de l'UdeM ne s'est pas faite sans heurts du fait, notamment, des ratés observés dans la transmission de l'information. De plus, la nouvelle répartition des responsabilités entre les membres de l'équipe de direction a induit une période de flottement, sinon d'ambigüité, quant aux modalités devant régir les relations entre la Direction et les responsables de gestion des autres niveaux de compétence reconnus par la charte et les statuts.
Dans ce contexte, l'inexpérience relative des uns jointe à la réticence des autres à s'adapter aux nouvelles pratiques ont contribué à un ralentissement du processus de gestion traditionnel de l'établissement. Il s'agit, en vérité, d'une situation plutôt malsaine que les principaux intéressés, déjà conscients de son existence, devront s'employer à corriger dans les meilleurs délais. Pour ce faire, il conviendra que l'on apporte des ajustements significatifs dans les pratiques administratives devant régir les relations, tant horizontales que verticales, entre les composantes de l'appareil administratif de l'établissement.
Tout au long de son histoire, l'Université a pu traverser avec succès des périodes difficiles grâce à l'heureuse conjugaison des deux éléments essentiels que sont le leadership de sa Direction et l'appui de son corps professoral. Cette conjugaison devrait pouvoir se réaliser dès l'automne 2006 par l'adoption du plan de développement de l’UdeM 2010 et par le support qui lui apporteront les membres du corps professoral dont les conditions salariales, substantiellement bonifiées, témoignent de la haute priorité que leur accorde l'équipe du recteur Vinet. L'heure est venue d'agir; il y va du maintien du statut de l'Université au sein des grandes universités d'enseignement et de recherche.
