Lettre du 18 janvier 1995
Chères Collègues et chers Collègues,
On se plaît à répéter que les nouvelles (surtout les mauvaises) se transmettent rapidement, voire instantanément. Cette affirmation est généralement correcte, mais ne s'applique pas de la même façon à tous les récepteurs. J'en ai justement un exemple sous la main. Je n'ai appris que ces jours derniers le décès du professeur Jacques Bernier, de la Faculté de médecine, survenu le 15 mai dernier. M. Bernier, interniste, a oeuvré tout au long de sa carrière dans le milieu hospitalier. Il est passé de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont à l'Hôpital St-Luc où il est devenu, au début des années '70, chef du Service de médecine. De 1972 à 1976, il a également occupé l'important poste de Directeur du département universitaire de médecine où il a exercé une influence considérable au sein d'une unité qui comprend de nombreuses sous-spécialités.
Très récemment, deux autres décès nous ont apporté leur quote-part de chagrin. Il s'agit, dans le premier cas, du décès de Lionel Forté survenu le 7 janvier. Le collègue Forté, pharmacien de formation, s'est joint très tôt dans sa carrière à l'équipe de l'Institut de microbiologie et d'hygiène mis sur pied par le Dr Armand Frappier, de regrettée mémoire. La présence de l'Institut dans les murs mêmes de l'Université, pendant de nombreuses années, a beaucoup favorisé la symbiose entre les deux établissements surtout au niveau de l'enseignement et de la recherche en bactériologie. Responsable notamment de la fabrication du vaccin antituberculeux BCG et mêlé intimement aux nombreux aspects des contrôles y associés, Forté a joué un rôle de tout premier plan en microbiologie appliquée. Il a été pendant de nombreuses années un des quatre adjoints dont Armand Frappier s'était entouré pour bâtir et développer l'Institut devenu par la suite l'Institut Armand-Frappier dont la renommée internationale a contribué au rayonnement de l'Université.
Le deuxième décès est celui du professeur Paul Zumthor survenu le 11 janvier dernier. Médiéviste, homme de lettres et "scholar" de réputation internationale, Paul Zumthor s'est joint à l'Université de Montréal au début des année '70. Son enseignement et ses travaux ont constitué une inspiration constante pour ses collègues et ses étudiants. La retraite qu'il a prise en 1980 n'a, en aucune façon, ralenti son rythme de travail ni tari la source féconde de son inspiration. Il a continué à créer et à enrichir le patrimoine intellectuel de la communauté internationale. A la toute veille de sa mort, il s'apprêtait à mettre un point tout au bas de son dernier ouvrage. Oui, le professeur Zumthor vivra. De toute manière, il demeure avec nous tant par ses écrits que par le souvenir impérissable qu'en conservent ses collègues et amis.
Le Conseil, qui se réunira sous peu, lancera le Comité des candidatures, dans son "aventure" annuelle. J'invite chacun et chacune d'entre vous à apporter au Comité la collaboration qu'il sollicitera auprès de vous. Il est important que l'Association soit véritablement l'affaire de tous et de toutes. A l'occasion de cette réunion, le Conseil tentera de démarrer une ou deux opérations susceptibles d'aider davantage les collègues retraités qui le désirent! à poursuivre les travaux de recherche entrepris au cours de leur carrière. Diverses avenues seront explorées; on en recausera!
Le
Trésorier, homme prudent et astucieux gardien des intérêts de l'APRUM, me
demande de préciser, tout au bas de cette lettre, votre statut de membre en règle ou non
de l'Association. Il vous
rappelle que la cotisation demeure à 20 $ au cours du présent exercice. Comme il est assez probable que la cotisation passera à 25 $ à compter
du début du prochain exercice, il vous conseille d'attendre de connaître la
nouvelle valeur de cette cotisation avant de la verser. Homme prudent, ai-je dit?
Le troisième jeudi de chaque mois vous fournit l'occasion de venir partager votre repas avec quelques collègues. Profitez-en. Les dates à retenir: 16 février, 16 mars, 20 avril et 18 mai.
A la dernière minute, j'apprends le décès de M. Valère Lavallée survenu le 13 janvier dernier. Hélas oui! il s'agit bien du célèbre Valère que des générations d'étudiants et d'étudiantes ont fréquenté. Les plus anciens d'entre nous l'avons connu dans les locaux de l'Université rue St-Denis. Nous l'avons suivi à la montagne en 1942 et n'avons pas cessé de le fréquenter au 5ième étage de l'aile E du Pavillon principal. Dans ce temps là (small is beautiful!), toute l'Université se retrouvait chez Valère et tous se connaissaient. En votre nom j'ai présenté à la famille les condoléances de l'APRUM. Une page de l'histoire de l'Université vient de tourner!
Je vous invite à consulter FORUM toujours intéressant! pour y trouver l'hommage qu'on y publiera au sujet des collègues décédés.
Et vive l'APRUM!
Le Président
Jacques St-Pierre
JSP/fsp
En règle oui??non??