Lettre du 14 décembre 1989
Chères Collègues et chers Collègues,
L'année 1989, en toute probabilité, passera à l'histoire comme celle au cours de laquelle de grands pans de murs, tant physiques que psychologiques, se sont effondrés sous la poussée de la soif de liberté qui réside au plus profond du cœur des femmes et des hommes.
Cette même année, malheureusement, restera dans notre mémoire collective comme celle qui aura apporté, au sein même de la communauté universitaire, des événements horribles causés par des actes déments issus d'une haine indicible à l'égard de jeunes femmes innocentes. Il semble bien qu'elles n'avaient, aux yeux du détraqué, que le tort d'être femmes et de prendre leur juste place dans un environnement réservé, jusqu'ici du moins, presque exclusivement aux hommes. Nous conserverons, j'en suis certain, un souvenir ému et attristé de ces jours tragiques.
La réception annuelle, annoncé pour le 7 décembre, n'a pu être décommandée étant donné tous les préparatifs déjà effectués et l'impossibilité physique de rejoindre celles et ceux qui devaient venir. Nous étions un peu moins d'une trentaine à nous assembler, heureux quand même de nous retrouver malgré la douleur que nous ressentions de la meurtrissure collective.
Il appert que le surplus actuariel de la Caisse de retraite ... tel que déterminé au 31 décembre 1988 ... est encore considérable. Cela signifiera, très probablement, une indexation des rentes versées. Dès que les décisions seront prises, je m'emploierai à vous en communiquer les détails.
Je formule des vœux pour que l'an qui vient apaise les haines de toutes sortes qui étouffent cette planète et permette aux femmes et aux hommes de bonne volonté de connaître la vraie liberté: celle qui vient de la paix du cœur.
Je vous salue bien cordialement.
Jacques
St-Pierre
Président
JSP/fsp