Lettre du 7 mai 2010

 

Bien le bonjour chez vous

 

Les dictons, quelles que soient les situations auxquelles ils se réfèrent, véhiculent des éléments de sagesse dont les cristaux, longuement façonnés par le temps qui passe, ont acquis forme, couleur et pertinence. Le long mois d'avril – période charnière entre l'hiver qui n'est déjà plus et le vrai printemps qui laisse présager l'arrivée des bourgeons vert tendre et la naissance des annuelles qui émergent timidement de leur lit de feuilles – est porteur d'un dicton bien significatif :

« en avril, ne te découvre pas d'un fil ».

Ce dicton, dont la pertinence semblait à tout le moins discutable – au cours des premiers jours du mois – s'est avéré hautement signifiant avec l'arrivée de la neige et du souffle glacial qui l'accompagnait. Mais, voici que MAI nous accueille avec sa végétation en pleine croissance avec ses couleurs, ses odeurs et ses tentations auxquelles le quidam succombera dans la quiétude des terrasses toujours accueillantes.

 

 

Nécrologie

Note liminaire. Cette vie qui renaît s'accompagne malheureusement de celle qui s'étiole et, inévitablement, de celle qui s'éteint. C'est ainsi que l'APRUM déplore le décès de quatre de ses membres. Les hommages pour deux d'entre eux (Robert Boily et Jean-Marie Bourgault) apparaissent ci-après. Ceux à rendre à Alexandre Sasarman et Jacques H. Derome prendront place dans la missive de juin.

 

Robert Boily Texte de Gérard Boismenu

 

Robert Boily est décédé à Montréal à la mi-février 2010 à l'âge de 75 ans. Il a mené une brillante carrière au Département de science politique et fut un grand bâtisseur. Commençant sa carrière en 1962 à l'Université de Montréal à titre de chargé d'enseignement, il devient en mai 1968 professeur, reçoit l'agrégation en 1973 et est promu titulaire en 1979. On est à l'époque des pionniers qui construisent, qui façonnent, qui donnent corps aux programmes d'enseignement et, plus largement, à l'institution universitaire. On compte sur l'esprit d'initiative et la polyvalence. Robert Boily n'en est pas à court. Il crée et développe des enseignements diversifiés, par goût et par nécessité. Il ne pouvait pas échapper à une mission fondamentale, exigeante et accaparante, celle de l'ouverture de programmes de formation.

 

Robert Boily privilégie un spectre large dans sa compréhension des phénomènes politiques. Il s'est fait l'apôtre de l'analyse comparée et a contribué au développement de l'interdisciplinarité dans l'analyse de la société québécoise. Ce faisant, il a fréquenté à ses risques et périls l'économie, l'anthropologie, la sociologie et l'histoire. Robert Boily est tout autant animateur que pédagogue, celui qui cherche à inspirer, à inciter, à provoquer pour que chacun puisse exprimer ses capacités et son originalité. Ce qui le motive c'est moins d'asseoir son autorité intellectuelle que de créer une atmosphère, une dynamique dans laquelle les individualités pourront émerger. L'auteur Robert Boily est fidèle à de grandes thématiques : la composition socio-économique du personnel politique au Québec, le développement des partis politiques au Québec, le financement des partis politiques en perspective comparée, le comportement électoral, la transformation du rôle de l'État québécois et le fédéralisme canadien. Les approches sociologique et politologique se marient bien avec une formation première en droit et un grand attrait pour la perspective historique.

 

À titre de directeur, il fut le grand architecte du département de science politique. De 1973 à 1979, le département, en panne d'étudiants, passe au statut enviable de département dont les programmes sont contingentés. Il préside à un renouvellement colossal du corps professoral. La procédure de recrutement devient attentive, collective et irréprochable. L'accent est mis sur le pluralisme et le développement des spécialisations; on supporte la jeunesse prometteuse, mais on ne recule pas devant l'idée de « débaucher » des collègues d'autres universités. Ce renouvellement n'a pu se faire dans de bonnes conditions qu'au prix d'une grande attention portée à l'intégration et à la socialisation des uns et des autres pour les amener à participer à une œuvre commune. Le professeur Boily a contribué également au bon fonctionnement de différentes instances universitaires. Dès la création de la Faculté des arts et des sciences, il est élu à son Conseil. De 1978 à 1981, il représente cette faculté à la Commission des études. Robert Boily à la retraite (1997), c'est un homme qui s'occupe, voire occupé. Il s'engage très tôt à l'Institut d'histoire de l'Amérique française et, comme toujours dans son cas, y consacre beaucoup plus de temps qu'il avait prévu : c'était l'engagement d'un homme qui ne savait être économe de son temps.

 

 

Jean-Marie Bourgault Texte de Léa Brakier-Gingras

C'est avec une très grande tristesse que nous avons appris le décès du Dr Jean-Marie Bourgault le 7 mars dernier. Le professeur Bourgault a fait ses études à la Faculté de médecine de l'Université de Montréal de 1946 à 1951 où il a reçu son diplôme avec la mention summa cum laude ainsi que la médaille sir William Hingston. Il a ensuite complété sa formation par des études de biochimie clinique en France, à Paris. Dès son retour en 1955, il fut nommé professeur au Département de biochimie de l'Université de Montréal où il a fait carrière jusqu'à sa retraite en 1986. A partir de 1964, le Département de biochimie a fait l'objet d'une réorganisation qui a conduit à un développement remarquable, dont Jean-Marie Bourgault a été l'un des principaux artisans. Il a notamment participé activement à la création de nouveaux cours et s'est impliqué dans de nombreux comités assurant le développement du département dont il a d'ailleurs été directeur de 1982 à 1983. Ses très hautes qualités d'enseignant, sa compétence et son dévouement ont été des éléments majeurs dans l'essor du département.

 

Outre son travail au département, le collègue Bourgault siégeait également sur plusieurs comités de la Faculté de médecine, dont l'important et exigeant comité d'admission aux études de médecine. Il a de plus siégé pendant plusieurs années sur le comité d'attribution des bourses doctorales et postdoctorales du FRSQ. Jean-Marie Bourgault était un homme modeste et discret, d'une très grande culture; et il travaillait avec une efficacité remarquable. Il était très aimé de tous ses collègues et très apprécié des étudiants. Nous pouvions compter sur lui en toute circonstance et aucune tâche ne le rebutait, si elle s'avérait utile pour son département ou sa faculté. Je tiens à témoigner de la profonde reconnaissance que nous avons envers lui tant pour son rôle dans le développement du Département de biochimie que pour son rôle à la Faculté de médecine de l'Université. Sur une note plus personnelle, je voudrais ajouter que j'ai eu le privilège d'avoir un bureau voisin de celui du Dr Bourgault lorsque j'ai commencé ma carrière de professeur au Département de biochimie (nous partagions d'ailleurs la même ligne téléphonique). Je me souviens avec émotion des conversations que nous avions, de ses conseils toujours judicieux, de ses encouragements durant les périodes plus difficiles, de son enthousiasme quand j'avais de bonnes nouvelles à lui annoncer... Merci de tout cœur, Dr Bourgault!

 

 

Événements particuliers

Le mois de mai, largement polyvalent, fait référence à des événements à portée immédiate lesquels valent d'être commentés.

Assurance-santé : Groupe 96775, âge 65 ans

Il est déjà connu que l'augmentation des primes exigibles, à compter du 1er juin prochain, sera de 4%. De plus, il se pourrait qu'une vacance de contribution pour le mois de juin se matérialisât! La prochaine missive vous mettra au parfum à ce sujet.

Club informatique

L'animateur du Club, le collègue Jean-Robert Derome, vous avisera, s'il y a lieu, au sujet de la rencontre à tenir en mai.

Réception annuelle

Cette réception se tiendra à 17h30 dans le secteur Ouest du Hall d'honneur du pavillon Roger-Gaudry; le coût de la réception est de 47 $ par personne. Les documents ci-joints : laissez-passer et coupon-réponse pourraient vous être utiles.

 

Rectorat : nouvelle équipe

Selon le communiqué du 27 avril dernier, le Conseil de l'Université a approuvé la structure proposée par le prochain recteur et nommé les membres de son équipe qui entreront en fonction le 1er juin 2010. Ces nominations font suite à l'agrément que l'Assemblée universitaire a donné à la structure et aux membres de l'équipe.

• Les membres en sont : Hélène David aux affaires académiques et rectrice suppléante; Joseph Hubert à la recherche et aux relations internationales; Louise Béliveau aux affaires étudiantes et au développement durable; Anne-Marie Boisvert aux ressources humaines et à la planification; Éric Filteau aux finances et aux infrastructures et Donat J. Taddeo au développement et aux relations avec les diplômés .
• « En composant mon équipe », dixit Guy Breton, « je souhaitais tout d'abord m'entourer d'hommes et de femmes qui connaissent intimement les rouages de notre université et qui partagent ma vision d'une université moderne et reconnue pour l'excellence de sa vie académique. Je souhaitais aussi atteindre la parité entre les hommes et les femmes de même que l'équilibre entre les générations. ».

 

 

In fine

Par anticipation, je savoure déjà le plaisir de rencontrer plusieurs d'entre vous lors de l'Assemblée générale ou de la réception qui suivra.

Quoi qu'il en soit, mes cordiales salutations vous sont disponibles.

Jacques St-Pierre
Président

JSP/fsp

 

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