Lettre du 15 octobre 2009
Bien le bonjour chez vous
À l'instar des autres composantes de la communauté universitaire, l'APRUM se sent interpelée par les événements induits par le processus mis de l'avant par le Comité de consultations en vue de la nomination du recteur (rectrice). Conséquemment, prenant pour acquis que l'Association se doit d'apporter une contribution significative, le Conseil a tenu une séance le 17 septembre laquelle, ajournée, s'est poursuivie le 24 septembre. Disposant alors des renseignements pertinents, dont tout particulièrement, les résultats du scrutin indicatif tenu le 21 septembre par l'Assemblée universitaire (voir tableau ci-après), le Conseil a décidé 1) de solliciter une audience auprès du Comité de consultation, 2) de présenter audit Comité un texte susceptible de refléter l'essentiel des opinions exprimées, et, 3) et d'en confier la rédaction à Jacques Boucher.
RÉSULTAT DU SCRUTIN INDICATIF TENU LE 21 SEPTEMBRE 2009
Nom 1er choix (3) 2e choix (2) 3e choix (1) Pondération
Renaud, Marc 31 9 6 117
Frémont, Jacques 22 8 8 90
Marceau, Richard J. 9 23 7 80
Breton, Guy 9 10 8 55
Mathieu, Mireille 6 10 11 49
Coulombe, Pierre 0 7 25 39
Roy, Denis L. 8 5 3 37
Boismenu, Gérard 5 3 6 27
N1 0 3 2 8
N2 0 1 1 3
Suite à de nombreux échanges avec le rédacteur (pôvre de lui!), les membres du Conseil ont adopté le texte que voilà lequel a été transmis au Comité le 28 septembre.
Mémoire du Conseil présenté au Comité de consultation (1er octobre 2009)
Le Conseil de l'Association des professeurs retraités de l'Université de Montréal (APRUM) constate avec satisfaction que malgré la gravité de la situation à laquelle fait face notre université et grâce en grande partie à la valeur de son corps professoral, l'UdeM continue à afficher sur la scène nationale et internationale une position relative de tout premier plan.
Le Conseil a suivi avec attention et parfois inquiétude la situation de l'UdeM au cours des derniers quatre ans. Aussi le Conseil a suivi de près le déroulement des différentes étapes du processus de nomination du prochain recteur. Il s'est penché sur les différents documents émanant du Conseil de l'Université et du Comité de sélection ainsi que sur les textes présentés par les candidats. Certains de ses membres ont assisté au débat des neuf candidats dont plusieurs comptent parmi leurs anciens collègues de travail avec lesquels des contacts professionnels suivis avaient été établis. Enfin, le Conseil a étudié avec la plus grande attention les résultats du scrutin du 21 septembre dernier.
Les membres du Conseil de l'APRUM sont d'avis que parmi les onze personnes qui ont soumis leur candidature on pourra trouver celle qui permettra de sortir l'UdeM de la crise actuelle et la projeter vers l'avenir. Leur point de vue est que l'institution compte suffisamment de candidats de qualité à l'interne et qu'il serait inutile, sinon dangereux, de tenter de trouver à l'extérieur quelque supposé « sauveur ».
Ceci étant, nous ne croyons pas que ce soit le rôle du Conseil de l'APRUM de prendre spécifiquement parti pour l'un des candidats. Toutefois, l'APRUM constate que le résultat du scrutin place en tête de liste trois candidats : Marc Renaud, Jacques Frémont et Richard Marceau. Selon notre interprétation des résultats du scrutin indicatif de l'Assemblée universitaire, le troisième rang de Richard Marceau nous semble davantage le résultat d'un vote de protestation à l'endroit des membres actuels de la direction de l'UdeM que l'expression d'un choix véritable. Nous croyons que les différentes instances ne devraient pas considérer cette personne comme un candidat sérieux car s'il se trouve à cette position de choix c'est croyons-nous à cause de la combinaison des distorsions du système de pondération (sur lequel il y aurait beaucoup à dire) et des jeux utilisés dans ces circonstances par les participants au scrutin pour favoriser un candidat et un seul, ou pour défavoriser un candidat et un seul. Les autres candidats que les résultats placent en position quatre à onze, malgré leur grande valeur et les éminents services que certains ont rendus à l'institution, ne semblent pas avoir suffisamment d'appuis pour que le Comité de consultation doive les considérer sérieusement.
L'APRUM croit que les instances devraient choisir entre les deux premiers candidats, soit Marc Renaud et Jacques Frémont.
Le Conseil de l'APRUM met le Comité de sélection en garde contre la tentation de se limiter à juger ces personnes sur la seule foi de leur curriculum vitae et de leur discours de présentation devant la communauté universitaire ou dans des forums plus restreints. Il nous apparaît en effet essentiel de devoir pousser plus avant l'évaluation des causes de leurs réussites et de leurs échecs relatifs s'il en est. Les témoignages des anciens collaborateurs des candidats et de ceux et celles qui les ont vus travailler devraient nous renseigner davantage sur la réalité des choses que les seuls discours de circonstance et les documents bien apprêtés.
Un des critères essentiels dans le choix du recteur est la capacité de celui-ci à s'entourer d'une équipe forte à laquelle il sache transmettre sa passion de l'UdeM. À ce chapitre, les expériences passées des candidats devraient être considérées en priorité. Un autre critère essentiel dans les circonstances est la capacité de rallier autour de lui les éléments les plus importants du corps professoral, des étudiants et du personnel de soutien. Il en va de même de la capacité du futur recteur de s'imposer aux yeux des décideurs politiques, des interlocuteurs scientifiques, sociaux, économiques et culturels de la communauté. Dans le même sens, une des premières tâches de notre recteur sera de plonger avec brio dans la Grande campagne , de convaincre les personnels, les diplômés, les étudiants et le grand public de l'ampleur des besoins de l'Université et de la nécessité de donner généreusement.
Il va de soi que les « bâtisseurs » et les personnalités fortes ne se font pas que des amis. Pour réaliser leurs objectifs et ceux de l'institution, ils sont parfois obligés de bousculer et de déplaire. Nous invitons le Comité à évaluer les vraies réalisations des candidats ainsi que leur taux de succès, y compris leur capacité de mobiliser leur entourage et de se faire des alliés.
Au cours de l'audience (15 minutes) tenue le 1er octobre 2009, les délégués du Conseil (Jacques St-Pierre, président, Jacques Boucher, vice-président et Gilles Rondeau , secrétaire) ont fait ressortir les éléments fondamentaux du message soumis par l'APRUM. Il va de soi que le texte préparé par le Conseil devait tenir compte de l'exigüité du créneau offert par le Comité et, que, conséquemment tout n'a pas été dit. Ils ont exposé les points saillants du mémoire du Conseil. Une période de question a suivi de telle sorte que le Comité les a retenus pendant 35 minutes. On peut y voir une manifestation de l'intérêt du Comité à l'égard du mémoire lequel fait état des faits marquants de l'histoire de l'UdeM et de la connaissance que les retraités en ont eus dans les plus hautes sphères de la direction.
Les paragraphes suivants – rédigés par Jacques Boucher – présentent un échantillon des principales questions abordées au cours de l'audience.
- Certains membres ont posé plusieurs questions au sujet de notre opinion que la candidature de Richard Marceau ne devrait pas être
retenue.
- On nous a posé une question au sujet du rôle que le recteur devrait jouer en ce qui touche la Grande campagne ; nous en avons profité pour faire valoir que son premier rôle serait probablement de mobiliser les différentes composantes de la communauté universitaire et les convaincre de participer avec enthousiasme à la campagne. Notre président qui a déjà agi comme du personnel de la campagne interne , a fait valoir que le niveau de participation des employés de l'UdeM était considéré par
les donateurs externes comme une condition sine qua non de leur engagement.
- Après que nous eussions fait valoir les faiblesses de la gestion actuelle, on nous a répliqué que nous favorisions pourtant l'un de ceux qui a participé activement à ladite administration; nous avons fait valoir que la situation que nous avons vécue depuis quatre ans était unique et anormale, qu'elle ne devrait pas se reproduire et que nous avions vraiment besoin d'un véritable
chef d'orchestre.
- Plusieurs questions ont mis en cause le fait que nos deux choix privilégiaient deux candidatures internes. Nous avons répliqué que la gravité de la situation et l'urgence d'agir nous inclinaient à ne pas perdre de temps en apprentissage et en rodage inévitables lorsque l'on recrute à l'extérieur.
- Certaines questions ont fait valoir que certains candidats valables se trouvaient plus loin dans le pointage et que nous devrions les considérer comme des candidats valables. Nous avons répondu que la nécessité de choisir un recteur qui jouissait d'une large base d'appuis nous amenait à conclure que ce serait imprudent de choisir un candidat qui ne disposerait pas d'appuis significatifs.
Notices nécrologiques
Garbis KortianTexte de Claude Piché
Nous avons appris avec un immense regret le décès de notre ancien collègue, Garbis Kortian, qui a été professeur au Département de philosophie de l'Université de Montréal pendant plus de vingt-cinq ans.
Après avoir complété ses études de doctorat à l'Université de Vienne en février 1966, Garbis Kortian a poursuivi ses recherches en Allemagne auprès, entre autres, de Theodor W. Adorno et de Jürgen Habermas. C'est en sa qualité de spécialiste de philosophie allemande qu'il est entré au département en 1968, sur la recommandation notamment du philosophe Herbert Marcuse. Professeur brillant et personnalité fascinante, il a su initier toute une génération d'étudiants aux enjeux spéculatifs profonds de la pensée de Kant et de l'idéalisme allemand.
Il n'hésitait pas d'ailleurs à poursuivre ses enseignements sous forme de séminaires privés et de groupes de lecture, où il pouvait partager ses réflexions et les mettre à l'épreuve. Généreux de son temps et prodigue de ses conseils, Garbis Kortian a supervisé aux cycles supérieurs les travaux de plusieurs étudiants qui ont par la suite obtenu des postes, par exemple, aux universités Berkeley, McGill, Laval de même qu'à l'Université de Montréal.
Globe-trotter impénitent, Garbis Kortian fréquentait les milieux philosophiques tant nord-américains qu'européens. Visiting Fellow à Balliol College (Oxford) et habitué du Center for European Studies de Harvard, Garbis Kortian était bien connu des milieux philosophiques allemands et il était actif sur la scène parisienne. Après avoir quitté l'Université de Montréal au milieu des années 1990, il est devenu professeur de philosophie à l'Académie des beaux arts de Vienne. Doué d'une remarquable sensibilité esthétique, il a su y dispenser avec enthousiasme des enseignements sur la philosophie de l'art, tout en contribuant à l'organisation de plusieurs activités à caractère international.
Il s'est éteint à Paris le 23 août dernier à l'âge de 71 ans, laissant dans le deuil ses enfants Édith (Thomas Linard) et Vram, leur mère Isabelle, ainsi qu'une petite-fille, Emma. Ses amis montréalais transmettent leurs plus sincères condoléances à la famille.
Vianney DécarieTexte de Michel Lespérance
Vianney Décarie est décédé le 6 septembre à l'âge de 91 ans à la suite d'une longue maladie. Il était l'époux de notre estimée collègue, Mme Thérèse Gouin-Décarie. La carrière de Monsieur Décarie reflète, de façon très significative, par le nombre et la diversité de ses engagements, la période de croissance rapide que l'Université de Montréal a connue à tant d'égards peu de temps après son installation sur la montagne au début des années quarante.
Cette correspondance entre le déroulement de la carrière du professeur Décarie et le développement de l'institution qui l'accueillait en 1946 comme chargé de cours, n'est évidemment pas fortuite. En fait, M. Décarie est l'un de ceux de sa génération qui ont travaillé avec le plus d'intelligence, de ténacité, de vision et de véritable sagesse à porter l'Université de Montréal au niveau d'excellence dont ils s'étaient d'abord fait une règle pour eux-mêmes.
Durant une dizaine d'années, M. Décarie a été rattaché à divers titres à l'Institut d'études médiévales, où son enseignement portait principalement sur l'Aristote médiéval et sur Thomas d'Aquin. En même temps, il poursuivait ses propres recherches et, à la suite de stages à Harvard (1946-1947) et au Collège de France (1946-1949), il reçut son doctorat en philosophie de l'Université de Montréal (1949), devenait Fellow de la John Simon Guggenheim Memorial Foundation (1954), et continuait les travaux de son doctorat d'État en lettres à la Sorbonne, qu'il obtenait en mai 1961 à la suite de la soutenance de sa thèse consacrée à la philosophie grecque et intitulée l'objet de la métaphysique selon Aristote .
Dans l'intervalle, M. Décarie passait à la Faculté de philosophie, où il devenait titulaire d'un cours de métaphysique, auquel s'ajoutait plus spécifiquement un cours sur Kant, probablement le premier offert à l'Université.
Sans quitter tout à fait son enseignement à la Faculté de philosophie, M. Décarie fondait et assumait en février 1961 la direction de ce qui était alors l'École normale supérieure, poste dont il ne démissionna que pour se retrouver, moins de deux ans plus tard, premier directeur de l'actuel Département de philosophie de l'Université de Montréal (1967-1970). Le programme du département a été conçu dans ses grandes lignes durant ce mandat de M. Décarie: ouvert à de vastes champs de recherche en même temps qu'à l'exploration continue de l'héritage du passé, il porte discrètement, dans le réseau des universités québécoises, la marque du grand universitaire, probe et rigoureux, qui a présidé à sa préparation et à sa mise en marche. M. Décarie a été, à plusieurs reprises, professeur invité pour des cours d'agrégation à la Sorbonne. Il est aussi l'auteur et co-auteur de nombreuses publications. Selon son collègue François Duchesneau « Vianney Décarie, spécialiste de philosophie ancienne internationalement reconnu, sut dispenser à plusieurs générations d'étudiants un enseignement érudit. Il suscita des vocations d'enseignants-chercheurs et assura ainsi la formation d'une relève confortant la tradition d'excellence dont il fut l'initiateur à l'Université de Montréal ».
Membre fondateur de l'Association des professeurs en 1955, M. Décarie a été par la suite, durant de nombreux mandats, étroitement associé aux affaires et au gouvernement de l'Université. C'est ainsi qu'il fut membre du Comité conjoint pour la révision de la charte de l'Université et, de 1968 à 1978, membre du Conseil de l'Université, de l'Assemblée universitaire et du Comité exécutif. Il était membre honoraire du Conseil de l'Université de Montréal. Bien d'autres organismes, extérieurs à l'Université, ont marqué leur confiance à M. Décarie en recourant à sa compétence et à son jugement : notamment, l'Association canadienne de philosophie dont il a été membre fondateur, l'Institut canadien des affaires publiques, le Conseil des Arts du Canada et la Commission canadienne de l'Unesco, dont il fut président à la fin des années 70. M . Décarie était membre de la Société royale du Canada, Officier de l'Ordre du Canada et Grand officier de l'Ordre national du Québec et professeur émérite de l'Université.
Vianney Décarie, spécialiste de philosophie ancienne internationalement reconnu, sut dispenser à plusieurs générations d'étudiants un enseignement érudit. Il suscita des vocations d'enseignants-chercheurs et assura ainsi la formation d'une relève confortant la tradition d'excellence dont il fut l'initiateur à l'Université de Montréal.
Autres éléments
Notre collègue Robert Brunet continue de suivre de près, à titre de membre du Comité de retraite, l'évolution de la situation quant à l'état de santé du Régime de rente de l'UdeM . Des renseignements vous seront communiqués lors de l'Assemblée générale des membres du RRUM qui se tiendra le mardi 27 octobre à 15h30 dans l'auditorium Ernest-Cormier (K-500) du pavillon Roger-Gaudry.
Les déjeuners du 3e jeudi du mois sont toujours au programme au restaurant Le Joli Moulin, 1201 avenue Van Horne de 12h à 14h. Venez y rencontrer vos collègues.
Club informatique . Texte de Jean-Robert Derome
Le Club informatique de l'APRUM se réunira le jeudi 15 octobre à 15h30 au local D-423 du pavillon Roger-Gaudry. Les réunions du Club ont lieu après les déjeuners mensuels de l'APRUM. Une période de questions est prévue à chaque séance. Au programme : une présentation critique et l'utilisation des traitements de texte disponibles sur le marché; la question des sauvegardes; l'archivage des photos et l'organisation de son disque dur.
Vous pouvez consulter les comptes-rendus des réunions précédentes à l'adresse suivante : http://www.aprum.umontreal.ca/DGTIC/Club.htm . Tout le monde est bienvenu, mais l'invitation s'adresse de façon toute particulière aux néophytes. Si on le désire, on peut apporter son ordinateur portable.
Réception de Noël : une nouvelle formule. Texte de Gilles Rondeau
Faisant face à la hausse des frais encourus (traiteur, serveurs, aménagement du Hall d'honneur, etc.) et de l'amenuisent du nombre de participants qui en découle, le Conseil a décidé de donner un coup de barre et de modifier la formule de la réception du temps des fêtes.
La réception des fêtes pour les professeurs retraités
se tiendra cette année
le mardi 1er décembre au restaurant «Le Joli
Moulin» 1201 avenue Van Horne à Outremont. Précédé à midi
d'un apéro pour ceux et celles qui le désirent, un repas convivial
sera servi à 12h30 pour les membres de l'APRUM et les personnes les
accompagnant. Le menu comprend soupe ou salade, le choix entre trois plats
principaux, soit rôti de bœuf, filet de saumon, poulet à l'estragon,
un dessert, soit gâteau opéra ou coupe de fruits frais, café ou
thé. Les coûts sont de 19$ par personne plus les taxes.
Pour obtenir des renseignements sur le restaurant, consultez le site : http://www.lejolimoulin.com/accueil.php
Ceux et celles qui désirent prendre part à ce repas des fêtes, et nous espérons que vous êtes du nombre, sont priés de faire leur réservation en contactant l'APRUM par courriel à aprum@assoc.umontreal.ca ou par téléphone au 514 343-7635 dès maintenant. Les places sont limitées. Réservez tôt. Premiers arrivés,
premiers servis!
In fine
J'apprécie hautement l'aide que m'ont apportée les collègues dans la préparation de cette missive. La qualité s'en est trouvée substantiellement bonifiée et j'en suis fort aise.
Quant à vous, ma cordialité vous est assurée.
Jacques St-Pierre
Président
JSP/fsp
Vos coordonnées (adresse, appartement, téléphone, ...)
changent?
Dites-le à l'APRUM : (514) 343-7635. Site web [www.aprum.umontreal.ca]