Le 24 mai dernier avait lieu l’assemblée générale annuelle de l’APRUM. Le président y a d’abord présenté les principales réalisations de l’an dernier, nos priorités ayant été de consolider notre infrastructure de service et d’assurer le recrutement et le maintien des membres dans notre association.
D’abord, dès septembre, nous avons recruté madame Johanne Coulombe Viau, adjointe administrative retraitée du département de psychologie, pour nous aider dans nos tâches à raison d’un à deux jours par semaine. Madame Viau est responsable, entre autres, du recrutement, de la mise à jour de la banque de données, de la correspondance, du classement des documents et de la préparation des évènements comme l’assemblée générale et la logistique des dîners. Elle nous est devenue indispensable par sa compétence et son efficacité. Sur un millier de professeures et professeurs retraités, 483 ont adhéré à l’association et ont payé leur cotisation pour l’année 2016-2017. Ce nombre est comparable à celui de l’année précédente, ce qui indique que nous avons atteint un régime de croisière, les nouvelles adhésions compensant pour les décès et les abandons. Nous mettons beaucoup d’énergie pour retenir les membres qui ne renouvèlent pas leur cotisation et pour recruter les nouveaux retraités. C’est madame Viau qui a la responsabilité de cette tâche, ayant pris la relève de Gisèle Painchaud qui avait déblayé le terrain l’an dernier. Cette année, on a enregistré 55 nouveaux retraités et 24 ont adhéré.
Sur un millier de professeures et professeurs retraités, 483 ont adhéré à l’association et ont payé leur cotisation pour l’année 2016-2017. Ce nombre est comparable à celui de l’année précédente, ce qui indique que nous avons atteint un régime de croisière, les nouvelles adhésions compensant pour les décès et les abandons. Nous mettons beaucoup d’énergie pour retenir les membres qui ne renouvèlent pas leur cotisation et pour recruter les nouveaux retraités. C’est madame Viau qui a la responsabilité de cette tâche, ayant pris la relève de Gisèle Painchaud qui avait déblayé le terrain l’an dernier. Cette année, on a enregistré 55 nouveaux retraités et 24 ont adhéré.
379 de nos membres sur 483 ont adhéré au système de perception à la source (directement à partir de leur chèque de retraite), ce qui allège considérablement les tâches reliées à la perception. Nous incitons fortement ceux qui ne l’ont pas encore fait à y adhérer : cela nous sauve énormément de temps que nous pouvons consacrer à développer de nouveaux services. La procédure est simple : on peut se procurer le formulaire sur le site de l’APRUM ou nous téléphoner directement (pour plus de détails, aller vers la fin de ce bulletin).
Tel que voté à notre dernière assemblée, l’APRUM est désormais enregistrée en tant qu’organisme à but non lucratif auprès du registre des entreprises du Québec depuis le 21 décembre 2016.
Beaucoup d’énergie a été consacrée à la mise à jour de notre site WEB, en particulier par la vice-présidente, madame Rhoda Weiss-Lambrou. Malheureusement le projet, entrepris récemment après de multiples consultations, n’est pas encore complété.
Cette année, le Conseil a travaillé fort pour l’intérêt des membres de l’APRUM. Je remercie tous les membres de l’équipe actuelle :
• Rhoda Weiss-Lambrou, vice-présidente, qui a porté le dossier du site WEB de l’APRUM et qui a participé de façon importante à la mise sur pied de la consultation ;
• Jean-Robert Derome, trésorier et responsable de la base de données, des communications et de plusieurs autres dossiers ;
• Robert Brunet, représentant des retraités au Régime de retraite de l’Université de Montréal (RRUM) ;
• Francine Gratton qui a exercé la fonction de secrétaire de l’APRUM en plus de participer à la mise sur pied de la consultation ;
• Marcel Lajeunesse, qu’on retrouve aux Grains de sagesse et comme coresponsable de l’assurance-santé ;
• André Blouin, conseiller ;
• Jocelyne St-Arnaud, qui a participé à nos discussions et aidé au recrutement d’expertise pour sondage et pour le site WEB .
Je remercie les bénévoles de l’APRUM, notamment Michel Lespérance pour tout le tra-vail concernant les notices nécrologiques, Jacques Boucher pour ses recensions de livres et Gilles Rondeau pour la chronique « À l’honneur » des nouvelles.
En 2016-2017, l’APRUM a tenu trois repas entre collègues, un repas de Noël et les quatre dîners-conférences suivants :
• Le 18 octobre 2016 : Nicole Dubreuil, du département d’histoire de l’art et études cinématographiques, sur les vieux maîtres de l’art moderne : de Monet à Picasso ;
• Le 15 novembre 2016 : Louise Nadeau, du Département de psychologie, sur les addictions en trois temps : la prévention, le seuil critique et les grandes difficultés ;
• Le 21 février 2017 : Jocelyne St-Arnaud, de la Faculté des sciences infirmières sur la loi québécoise sur les soins de fin de vie ;
• Le 21 mars 2017 : Helena Urfer, directrice des Belles Soirées de l’Université de Montréal sur le service qu’elle dirige.
Ces dîners et conférences ont eu lieu au restaurant Les Fillettes.
L’Assemblée générale est le moment d’élire un nouveau conseil. Les membres suivants ont été élus par acclamation membres du Conseil :
André Blouin, trésorier
Francine Gratton, secrétaire
François Donati, conseiller
Robert Brunet, conseiller
Jean-Robert Derome, conseiller
Lors de cette assemblée, notre constitution a été amendée pour tenir compte de l’évolution de l’Université et des modes de communication.
Finalement, suite au sondage du printemps, une discussion sur les attentes des membres a été tenue lors de l’assemblée générale. Ce sondage a révélé une très grande satisfaction quant aux activités de représentation de l’association au niveau des assurances, du régime de retraite et du maintien des privilèges des professeurs et des professeures au sein de l’Université. Cependant on constate que la participation aux dîners, aux conférences et même à l’assemblée générale sont en déclin. On a aussi de la difficulté à trouver des volontaires pour siéger au conseil, pour éditer les grains de sagesse, pour organiser des activités. Une priorité du nouveau conseil sera de renverser cette tendance à la lumière des résultats du sondage.
Yves Lépine,
président de l'APRUM
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Repas entre collègues le mercredi 20 septembre
Après la période des vacances, au moment de la reprise des activités régulières, l’APRUM convie ses membres à un repas entre collègues au restaurant « Les fillettes », 1226 Van Horne, Outremont H2V 1K3 (métro Outremont), le mercredi 20 septembre prochain à midi. Nous espérons que vous serez nombreux et nombreuses à vous joindre à nous ce jour là.
Nous vous demandons de nous prévenir de votre intention car «Les fillettes» veut connaître à l’avance le nombre de personnes qui participeront aux différentes activités de l’APRUM afin de bien planifier la préparation des repas.
Le faire est facile. Deux moyens fort simples sont à votre disposition.
* Le premier est l’envoi d’un courrier électronique à aprum@assoc.umontreal.ca
* Le second est de laisser un message au 514 343-7635, la boîte vocale de l’APRUM.
Dans les deux cas le contenu du message est le même, à savoir : « Je m’appelle XYZ ABC et je serai présent au repas entre collègues du 20 septembre». Nous vous demandons de nous faire connaître votre intention avant vendredi midi le 15 septembre.
Venez, on vous attend!
Venez avec votre conjoint ou conjointe
Le Conseil de l’APRUM s’est prononcé en faveur d’ouvrir l’ensemble de ses activités aux conjoints et conjointes de ses membres. Ainsi nos portes sont dorénavant ouvertes à tous ceux et celles qui souhaitent participer en couple à nos conférences, repas et autres activités sociales.
Bienvenue et au plaisir de vous compter parmi nous.
L’APRUM procède à la seconde remise du «Prix Jacques St-Pierre»
Notre président émérite, Jacques St-Pierre est décédé le 29 mars 2016. Le Conseil d’administration de l’APRUM a jugé qu’il était important d’honorer et de perpétuer la mémoire de celui qui eu une carrière exceptionnelle comme professeur, administrateur et bâtisseur de l’Université de Montréal et qui a consacré 27 ans de sa retraite à la tête de cette association. C’est dans ce but qu’il a été décidé, en mai 2016, avec l’assentiment de la famille, d’instaurer le «Prix Jacques St-Pierre». Remis annuellement, le «Prix Jacques St-Pierre» est une marque de reconnaissance attribuée par l’APRUM à un professeur retraité qui s’est distingué par sa carrière exceptionnelle, sa contribution remarquable à notre institution et son soutien indéfectible à l’APRUM. Nous faisons aujourd’hui la remise de ce prix pour la deuxième année.
Vous trouverez dans ce qui suit l’hommage qui a été rendu à monsieur Guy Rocher, lauréat et second récipiendaire du «Prix Jacques St-Pierre».Hommage à Guy Rocher
Guy Rocher est né à Berthierville le 20 avril 1924. Ses études classiques terminées, il s’engage dans les rangs de la Jeunesse étudiante catholique (J.E.C.). De 1944 à 1946, il en est président pour la Fédération de Montréal puis président national de 1946 à 1948. Par la suite, il étudie en sciences sociales à l’Université Laval avec le père Georges-Henri Lévesque. Il y obtient une maîtrise en sociologie en 1950. Le sujet de son mémoire est : « La sociologie de la religion chez Herbert Spencer ». Il effectue ensuite un doctorat en sociologie à l’Université Harvard où il soutient, en 1958, une thèse, sous la direction de Talcott Parsons, sur les rapports entre l’Église et l’État en Nouvelle-France.
Il enseigne la sociologie à l’Université Laval de 1952 à 1960. Il s’y voit confier la direction de l’École de service social et celle de la revue Service social (1958-1960). En 1960, on le retrouve à l’Université de Montréal à titre de professeur titulaire de sociologie. Dès son arrivée, Guy Rocher prend en charge le cours Introduction à la sociologie générale. Il dirige le Département de sociologie de 1960 à 1965. Il devient vice-doyen de la Faculté des sciences sociales de 1962 à 1967. À partir de 1979, Guy Rocher s’affilie au Centre de recherche en droit public de la Faculté de droit de l’Université de Montréal (CRDP) afin d’y poursuivre des travaux sur les différents aspects du droit en tant que composante sociale.
Le professeur Rocher est l’un de ceux qui ont donné au Québec un système d’éducation moderne et ouvert sur le monde. Il a été membre de la Commission Parent (1961-1966) qui a repensé le système d’enseignement du Québec et qui est à l’origine des Cégeps. Il a été l’un des principaux rédacteurs du rapport de la Commission. Il a été président du Comité d’étude pour la création de l’Université du Québec à Montréal (1965-1966) et a été membre du groupe de travail McDonald sur la recherche universitaire au Canada (1967-1969). Vice-président du Conseil des arts du Canada (1969-1974), il occupe de 1977 à 1979 le poste de secrétaire général associé au Conseil exécutif du gouvernement du Québec à titre de sous-ministre du Développement culturel pour le ministre d’État Camille Laurin. Il a contribué à la rédaction de la Charte de la langue française (loi 101). Il est président du comité d’étude sur l’avenir de Radio-Québec (1978-1979) puis président de son conseil d’administration. Il est aussi Secrétaire général associé au Conseil exécutif et sous-ministre au Développement social du Gouvernement du Québec de 1981 à 1983.
Au cours de sa carrière, Guy Rocher dirige plusieurs comités d’étude ou de rédaction et plusieurs organismes universitaires et associations professionnelles. Il participe, en Belgique, à la création de l’Association internationale des sociologues de langue française. Il a été directeur de la collection « Sociologie » des Cahiers du Québec et co-directeur de la collection « L’homme dans la société » aux Éditions Hurtubise-HMH.
Guy Rocher est sans doute l’un des pionniers des sciences sociales au Québec. Initiateur de la sociologie aux universités Laval et de Montréal, ses ouvrages et ses travaux de recherche en sociologie sont traduits, diffusés, connus et utilisés dans un grand nombre de pays à travers le monde. Guy Rocher a diffusé et fait rayonner la recherche scientifique produite dans nos institutions de haut savoir. Depuis 1950 jusqu’à aujourd’hui, ses recherches et projets de recherche ont porté entre autres sur les sujets suivants : les rapports entre l’Église et l’État, la mobilité intergénérationnelle au Québec, l’histoire de la sociologie américaine, l’évolution des théories sociologiques de l’action sociale, les aspirations scolaires et les orientations professionnelles des jeunes Québécois, l’élaboration et la mise en œuvre du droit de l’enseignement privé, la mise en œuvre de la législation linguistique dans l’enseignement, le droit et les nouvelles technologies, la sociologie du droit et des ordres juridiques et normatifs, la sociologie de l’éthique et de la morale, principalement dans le domaine de la santé et de la pratique médicale, les politiques de la recherche universitaire et leurs effets et la sociologie politique et juridique des réformes.
Parmi les ouvrages que Guy Rocher a écrits, Introduction à la sociologie générale est sans conteste un des livres québécois de sociologie les plus marquants du XXe siècle. Publié en trois volumes à Montréal (1968-1969), il est traduit en six langues et remporte deux fois le prix du meilleur livre, en version anglophone et francophone, de la Fédération canadienne des sciences sociales. Guy Rocher fait paraître aussi, en France, Talcott Parsons et la sociologie américaine (1972), traduit en italien, en anglais, puis en portugais, en néerlandais et en japonais. Son œuvre compte en outre Le Québec en mutation (1973) et une autobiographie sous forme d’entretiens avec Georges Khal : Entre les rêves et l’histoire en mutation (1989).
Guy Rocher signe également des centaines d’articles, d’ouvrages collectifs, d’études et documents de travail. Outre ses écrits, il multiplie les entrevues à la radio et à la télévision, et il prononce de nombreuses conférences à l’étranger.
L’apport exceptionnel de Guy Rocher aux sciences sociales a été reconnu et souligné par de nombreux prix et distinctions tout au long de sa carrière. Compagnon de l’Ordre du Canada (1971), il est membre de la Société royale du Canada, section Académie des Lettres et des Sciences humaines, depuis 1974. Il a reçu le prix Marcel-Vincent, de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences (1989), le prix de la Société canadienne de sociologie et d’anthropologie (1989), ainsi que la médaille Pierre-Chauveau (Société royale du Canada) (1991). Il est fait Chevalier de l’Ordre national du Québec (1991) et reçoit le prix Léon Guérin (1995), le prix Molson (1997), le prix Esdras-Minville de la Société Saint-Jean-Baptiste (1998) et le Prix William Dawson de la Société royale du Canada (1999). Il a obtenu en 2009 le Prix Condorcet-Dessaules du Mouvement laïque québécois. Il a reçu des doctorats honorifiques de l’Université Laval (1996), de l’Université de Monc-ton (1997) et de l’UQAM (2002). En 2010, il est nommé professeur émérite de l’Université de Montréal.
Aujourd’hui lorsqu’on regarde en rétrospective le chemin que vous avez parcouru, on ne peut qu’être impressionné par l’ampleur et la diversité de la carrière que vous avez menée. Vous avez agi en tant que professeur, bâtisseur et gestionnaire auprès de deux universités et en tant que membre de nombreuses instances du gouvernement du Québec, instances dont les rapports ont été suivis de suites qui sont encore très visibles aujourd’hui dans le monde de l’éducation. Vous avez agi à titre d’expert auprès de nombreuses instances tant canadiennes que québécoises, en tant qu’ambassadeur de la sociologie québécoise au niveau international, et en tant que chercheur aux intérêts variés développant de nouveaux champs de recherche, toujours avec des travaux de hauts niveaux, reconnus par la communauté des chercheurs de votre discipline. À nos yeux, Guy Rocher, vous avez été un collègue exemplaire et au nom de l’Association des professeures et professeurs retraités de l’Université de Montréal, j’ai l’immense plaisir de vous remettre, en reconnaissance de votre carrière exceptionnelle, de votre contribution à l’Université de Montréal et de votre participation à notre association, le «Prix Jacques St-Pierre 2017». Toutes nos félicitations.
Yves Lépine Président de l’APRUM,
le 24 mai 2017
La rubrique «À l’honneur» des « Nouvelles de l’APRUM»
Nous sommes très heureux de vous informer de l’inclusion à nouveau dans les pages de votre bulletin de nouvelles de la rubrique «À l’honneur».
L’idée principale est de vous tenir informés des honneurs mérités par certains de nos collègues professeures et professeurs retraités à l’Université de Montréal.
Si vous avez connaissance d’une distinction accordée à un ou une de vos collègues et dont il importe de faire mention, si vous êtes vous-même objet d’un honneur n’hésitez pas à communiquer avec nous pour nous informer de cette excellente nouvelle. Nous allons faire état dans ces pages, de cet honneur qui échoit à un des nôtres.
SVP nous transmettre l’information à aprum@assoc.umontreal.ca ou à gilles.rondeau@umontreal.ca
Merci de votre précieuse collaboration.
Gilles Rondeau
Responsable de la rubrique «À l’honneur»
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À l’honneur : Louise Nadeau
Le 22 juin dernier, notre collègue Louise Nadeau, professeure titulaire au département de psychologie a été faite chevalière de l’Ordre national du Québec par le premier ministre Philippe Couillard lors de la cérémonie annuelle de remise des insignes.
Louise Nadeau a consacré l’ensemble de sa carrière sa carrière à comprendre et à contrer essentiellement les trois types d’assuétude que sont l’alcoolisme, la toxicomanie et la dépendance aux jeux de hasard. Sa thèse de doctorat portait sur les femmes et l’alcool. Pendant les 35 ans où elle a œuvré à l’Université de Montréal comme professeure–chercheuse, Louise Nadeau a combattu les préjugés que subissent les femmes en matière de surconsommation d’alcool et d’autres substances psychoactives. Comme chercheuse, professeure et clinicienne, elle a profondément influencé la connaissance et l’intervention auprès de ces femmes en grande situation de vulnérabilité. Sa réputation en recherche dans le domaine de l’assuétude est internationale.
Louise Nadeau est à l’origine du programme de certificat en toxicomanie à l’Université de Montréal et a présidé la Fondation canadienne de recherche sur l’alcoolisation fœtale. Elle a publié neuf livres, écrit une cinquantaine de chapitres d’ouvrages collectifs et produit une centaine d’articles scientifiques. Ses activités et ses interventions intéressant l’addictologie concourent à ce que la recherche en santé et la pratique clinique intègrent autant les dimensions culturelles et sociales que les aspects cliniques et biomédicaux. Très présente auprès d’Éduc’alcool, Mme Nadeau a aussi contribué à enrichir le Code de la sécurité routière.
L‘APRUM est heureuse de souligner l’apport de cette professeure nouvellement retraitée et lui transmet ses plus sincères félicitations pour l’honneur insigne qui lui échoit.
Gilles rondeau
le 3 septembre 2017
NOTICES NÉCROLOGIQUES
Les notices nécrologiques sont des hommages réservés habituellement aux professeurs retraités qui ont fait carrière en totalité ou en grande partie à l’Université de Montréal. Exceptionnellement toutefois, un tel hommage pourra être publié lorsqu’il s’agit d’une personne ayant servi comme officier supérieur de l’Université et qui a apporté une contribution importante à l’institution et à ses professeurs. Nous vous demandons de collaborer avec nous en nous signalant le décès de professeure ou professeur retraité de notre université.
Hommage à la professeure NICOLE LAURIN
Le 21 mars 2017 est décédée notre collègue Nicole Laurin, professeure titulaire, retraitée du département de sociologie (FAS). Diplômée en sociologie de l’Université de Paris-Vincennes (Doctorat en 1972), de l’Université de Berkeley (Maîtrise en1966) et de l’Université de Montréal (Baccalauréat en 1965), Nicole Laurin a enseigné à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) de 1967 à 1980 avant d’intégrer le département de sociologie de l’Université de Montréal en 1980. Elle a dirigé la revue Sociologie et Sociétés et a été directrice du département.
Nicole Laurin a marqué l’histoire de la pensée critique au Québec et plus largement dans le monde francophone, en Espagne et en Amérique du Sud (le Brésil notamment) où plusieurs de ses écrits ont été traduits et largement diffusés. Théoricienne et militante, elle a développé une compréhension profonde et inspirante des rapports sociaux d’oppression, de domination et d’appropriation. Les classes sociales, le pouvoir, l’État et les formes de la nation, les rapports entre l’Église et l’État sont au cœur de ses travaux dès le début des années 1970. Avec Gilles Bourque, elle publie notamment à cette époque «La structure nationale québécoise» (1971) et «Classes sociales et idéologies nationalistes au Québec 1969-1970» (1972). La question des femmes et des mécanismes spécifiques d’exploitation et d’appropriation dont elles sont l’objet fait partie intégrante de sa réflexion. «La libération des femmes», publié dans la revue Socialisme québécois en 1974, annonce les débuts d’un vaste chantier de réflexion qui donnera lieu à la monumentale recherche sur les communautés religieuses au Québec à travers le 20e siècle, avec sa collègue Danielle Juteau. Nicole Laurin écrit en 1991: «?L’idée d’une étude sur les religieuses se profile en 1971 [...] Pour la féministe radicale que j‘étais, il fallait à tout prix établir, dans le cadre de ce courant théorique, les fondements matériels de l’oppression des femmes. Je croyais alors et je crois toujours qu’aux questions féministes, l’on doit apporter des réponses féministes?» (Laurin, N, Juteau, D et Duchesne L, 1991, 12-13). Cette recherche sur les communautés religieuses est une œuvre profondément originale. Elle propose une lecture inédite des transformations des rapports Église/État au Québec sur trois-quarts de siècle et met au jour les mutations décisives de l’organisation du travail durant cette période, en particulier la sécularisation des secteurs de l’enseignement et de la santé.
Nicole Laurin était une chercheure inspirée et inspirante. Elle était aussi une enseignante hors-pair qui a marqué durablement les générations d’étudiants et d’étudiantes à qui elle a dispensé ses cours et séminaires mémorables sur la pensée de Marx, sur l’histoire du Québec, ou encore sur la sociologie des femmes. Les étudiant-e-s qui ont eu la chance d’être encadrés par elle à la maîtrise et au doctorat conservent l’image d’une professeure exigeante et perfectionniste mais rigoureuse, enthousiaste et créative dans son accompagnement.
Engagée, militante et rebelle, elle l’était dans l’univers scientifique. Sa contribution à la tête de la revue Sociologie et Sociétés, ou encore en tant que membre du comité de rédaction de la revue Relations en sont des exemples. Mais elle l’était également sur les terrains citoyens en tant que bénévole dans plusieurs associations de réinsertion de femmes en difficulté.
Nicole Laurin restera à jamais une source d’inspiration pour la communauté des professeur-e-s, chargé-e-s de cours, étudiant-e-s et personnels de soutien qui l’ont côtoyée durant sa carrière à l’Université de Montréal mais plus largement pour les déshérités du système, ces femmes et ces hommes victimes de l’injustice sociale sous toutes ses formes. Elle reste particulièrement inspirante pour les jeunes femmes et hommes d’aujourd’hui qui renouvèlent la réflexion critique sur les rapports sociaux de sexe et les rapports de classe, ainsi que pour ceux et celles qui croient toujours à la liberté académique et à la liberté citoyenne.
Christopher McAll
Directeur du département de sociologie
Hommage au professeur GUY COUTURIER
IL ÉTAIT DE LA RACE DES VRAIS CHERCHEURS
Guy Couturier est né le 22 avril 1929 à Saint-Joseph de Madawaska, au Nouveau-Brunswick. Après des études secondaires au Petit séminaire des Pères de Sainte-Croix, à Ville Saint-Laurent, et des études en théologie à Rome (Université Saint-Thomas d’Aquin), Guy Couturier a eu le privilège d’acquérir une formation dans le domaine des études bibliques et proche-orientales anciennes auprès des plus grands maîtres. Il fit d’abord un séjour à la John Hopkins University de Baltimore, auprès du Professeur William F. Albright, pour y apprendre les langues sémitiques, puis trois années d’études à l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem, où il côtoya le Père Roland de Vaux, dont les travaux dans le domaine de l’histoire et de l’archéologie biblique font encore autorité aujourd’hui.
Doté d’une aussi solide formation, Guy Couturier amorça sa carrière académique comme professeur d’interprétation biblique au Scolasticat de Sainte-Geneviève de sa communauté religieuse, les Pères de Sainte-Croix. Il enseigna également dans la prestigieuse University of Notre Dame (South Bend, Indiana) et à l’École Biblique de Jérusalem. Il fut le premier canadien à devenir membre de la Commission Biblique Pontificale (1978). Mais la plus grande partie de sa carrière s’est déroulée à l’Université de Montréal : chargé de cours à l’Institut supérieur des Sciences religieuses à partir de 1963, il fut ensuite professeur à la Faculté de théologie, au rang d’agrégé (1967) puis de titulaire (1977). Pilier des études bibliques à cette faculté, il a contribué avec compétence et dévouement à la formation de centaines d’étudiants, dont plusieurs ont poursuivi jusqu’au doctorat sous sa direction et ont fait carrière dans le domaine. Au moment de sa retraite (1994), l’Université lui a conféré le statut de Professeur émérite en reconnaissance de l’excellence de sa carrière, tandis que ses collègues et anciens étudiants lui ont offert en hommage un recueil d’études (« Où demeures-tu? » [Jn 1,38] – La maison depuis le monde biblique, 1994), soulignant qu’il était « de la race des vrais chercheurs pour qui exigence et rigueur n’ont d’égal que l’enthousiasme toujours renouvelé ».
Les étudiants de Guy Couturier ont été marqués particulièrement par son érudition, de même que la rigueur et la clarté de ses exposés où se devinait une véritable passion pour la recherche et l’enseignement. Ces mêmes qualités se retrouvent dans ses nombreuses publications. Son article sur les rapports entre « Sagesse babylonienne et sagesse israélite » (1961) et son commentaire sur Jérémie dans le Jerome Biblical Commentary (1968, 1990) demeurent des classiques souvent cités. De nombreux autres articles portant sur des sujets aussi variés que l’interprétation des textes du Pentateuque, des prophètes ou des écrits de sagesse, l’histoire et l’archéologie biblique, ont été disséminés dans des revues canadiennes (Église et Théologie, Science et Esprit et Sciences religieuses) ou européennes (Assemblées du Seigneur) et dans une douzaine d’ouvrages collectifs tels que Dieu, parole et silence (1977), Essais sur la mort (1985), L’altérité, Vivre ensemble différents (1986), La Vie de la Parole – Mélanges Pierre Grelot (1987). Il a dirigé un ouvrage collectif sur Les patriarches et l’histoire (1998) dans lequel il signe lui-même un très important texte sur la question controversée des rapports entre l’archéologie et la Bible dans la reconstruction de l’histoire ancienne d’Israël. On retrouve une sélection de ces articles dans le recueil, « En commençant par Moïse et les prophètes… » : Études vétérotestamentaires (2008).
En outre, Guy Couturier s’est toujours préoccupé de diffuser abondamment ses connaissances auprès d’un vaste auditoire. Conférencier recherché, il a signé également de 1978 à 2004 une chronique d’archéologie dans chaque numéro du magazine Parabole, publié par la Société Catholique de la Bible. Il s’est également illustré comme commissaire de l’exposition Rome, 1000 ans de civilisation tenue à Montréal en 1992 et qui a connu un immense succès auprès d’un large public. Pendant toute sa carrière, Guy Couturier s’est employé activement à stimuler la relève non seulement par l’enseignement, mais aussi par ses engagements comme membre du conseil d’administration du Stonehill College (Boston) et comme président des Amis canadiens de l’École Biblique. En 2003, Guy Couturier fut introduit à la Société Royale du Canada. Des doctorats honorifiques lui ont été octroyés par plusieurs institutions, dont l’Université de Moncton (2004) et le Collège universitaire dominicain d’Ottawa (2006). Il est décédé à Montréal le 9 mai 2017.
L’œuvre de Guy Couturier, interprète passionné de la Bible à la lumière de l’histoire et de l’archéologie, témoigne mieux que tout discours de la possibilité d’approfondir sa foi en mettant à contribution toutes les ressources de son intelligence!
Jean Duhaime, ex-étudiant de Guy Couturier,
Professeur émérite,
Institut d’études religieuses, Université de Montréal
Hommage à Soeur Nathalie PÉPIN, professeure
Le 1er avril dernier est décédée Denise-Andrée Pépin, mieux connue sous le nom de sœur Nathalie Pépin pour nombre de musiciens ayant eu le privilège de travailler auprès d’elle. Elle avait 88 ans dont 66 de profession religieuse.
Née à Boston aux États-Unis, Denise-Andrée Pépin est la dernière des trois enfants de Rodolphe Pépin et d’Édith Phaneuf. Le milieu familial a favorisé l’éclosion de ses dons et de son amour de la musique dès sa plus jeune enfance : son père était organiste et sa mère, chanteuse et pianiste.
Son parcours académique a été marqué par des études au couvent St-Joseph de Lowell, puis au Mission High School de Boston au Massachussets. Elle termine son secondaire chez les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM) au Pensionnat d’Hochelaga, à Montréal. Elle revient à Boston pour la 1ère année du B.A. à l’Emmanuel College. L’année suivante, à 19 ans, Denise-Andrée entre au noviciat des SNJM de Montréal.
Après sa profession religieuse, sœur Nathalie Pépin poursuit des études universitaires en musique : Baccalauréat, Maîtrise à l’Université de Montréal et doctorat à l’Université de Boston. À partir des années ’80, elle est professeure à temps plein à l’Université de Montréal et enseigne à temps partiel à l’École de musique Vincent-d’Indy. À l’université, elle devient responsable du département de piano, membre du comité pédagogique, puis directrice de recherche au niveau des cycles supérieurs. Reconnue pour ses grandes compétences et pour son dynamisme, elle est appelée à donner des conférences sur la pé- dagogie musicale et des classes de maître partout au Canada ainsi qu’à l’étranger, notamment en Nouvelle-Angleterre, en Italie et au Texas.
Au cours de sa carrière universitaire, elle a travaillé à l’éclosion de nombreux talents qui se sont illustrés sur la scène québécoise et internationale. Elle a contribué avec générosité et compétence à l’évolution du milieu musical au Québec, qui ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui sans l’apport de musiciennes et de pédagogues de son envergure.
Au moment de sa retraite à l’âge de 68 ans, elle a été proclamée professeur émérite par l’Université de Montréal, une reconnaissance qui venait souligner la qualité exceptionnelle de sa carrière d’enseignement et de recherche à la Faculté de musique.
Sœur Nathalie Pépin n’a pas cessé pour autant ses activités musicales alors qu’elle a continué à enseigner en privé et participé à divers jurys. De plus, elle s’est dévouée à la communauté en se rendant disponible au Service de soutien et de voiturage pour les personnes âgées, en donnant des cours de conversation française et en étant membre de comités d’administration.
“La musique est une ouverture extraordinaire sur la beauté. Elle permet de développer l’imagination. La musique permet l’expression directe et accessible de tout ce que l’on vit et nous incite à rechercher une plus grande perfection esthétique.” (Sœur Nathalie Pépin).
Hommage au professeur Jean-Claude MULLER
Le 2 mai 2017, Jean-Claude était entouré de cinq de ses collègues – N. Clermont, C. Chapdelaine, L. Paradis, L. Vallée et G. Bibeau – lorsqu’il s’écroula en plein milieu du dîner réunissant des professeurs retraités du département d’anthropologie. Jean-Claude ne reprit jamais conscience et mourut quelques jours plus tard. Il n’avait pas caché sa joie de se retrouver parmi ses ex-collègues qu’il n’avait plus vus, pour la plupart, depuis son départ à la retraite dix ans plus tôt. On plaisanta entre nous au sujet du vieillissement, évoquant même la mort foudroyante de Franz Boas en présence de Lévi-Strauss au cours d’un repas pris au Faculty Club de Columbia. À N. Clermont qui demanda à Jean-Claude s’il avait écrit des textes nouveaux sur les Rukuba, il répondit : « Je passe presque tout mon temps à lire, surtout des romans policiers et des magazines. Quant à mes chers Rukuba, j’ai tout écrit à leur sujet et je n’ai plus rien à ajouter. J’ai tout dit ». Sans doute est-ce en rêvant aux Rukuba du Nigéria auprès de qui il a passé tant d’années que Jean-Claude s’en est allé.Né au Val-de-Travers, dans le canton suisse de Neuchâtel, Jean-Claude a fait, de 1955 à 1959, une Licence ès lettres à l’Université de Neuchâtel tout en étant associé au Musée d’ethnographie et à l’Institut d’ethnologie. De 1960 à 1962, il étudie à Paris (Sorbonne et Collège de France) où il se forme principalement auprès de deux grands anthropologues : C. Lévi-Strauss qui l’initie aux lectures structuralistes de la parenté et des mythes, et Leroi-Gourhan, préhistorien, avec qui Jean-Claude partage une même attirance pour les objets. Entre 1963 et 1967, Jean-Claude a dirigé le « Centre bilingue pour la formation des muséographes africains », un centre mis sur pied par l’UNESCO sur le Plateau de Jos du Nigéria afin de soutenir les musées nationaux alors en émergence en Afrique. Durant ces cinq ans, Jean-Claude abandonna souvent son bureau pour « faire du terrain » auprès des Rukuba, Abisi, Irigwe, Biron et Ganawuri, des sociétés vivant au centre même du Nigeria. Petit à petit, son cœur et son travail ethnographique se sont centrés exclusivement sur les Rukuba auprès de qui il a séjourné, à répétition, au cours des quatre dernières décennies.
Jean-Claude s’est inscrit en 1967 à l’Université de Rochester où il reçut son PhD en 1969 avec une thèse sur l’anthropologie de la parenté chez les Rukuba. En 1970, il est entré comme professeur à notre département dans lequel il enseigna pendant trente-sept ans. En 1979, il obtint un Doctorat d’état ès lettres avec une thèse sur le thème du « roi bouc émissaire ». Jean-Claude peut être défini comme un anthropologue classique pratiquant une minutieuse ethnographie de terrain menée sur le long terme. Grâce à sa formation européenne et nord-américaine, il a su combiner le structuralisme français, le fonctionnalisme social des africanistes anglo-saxons et le culturalisme américain. Il a introduit l’histoire dans la structure dans une attention aux transformations d’un même phénomène, la parenté, la royauté ou les rituels, à l’échelle de toute une région.
Jean-Claude a aussi été un théoricien de l’anthropologie. Ses séjours de recherche sur le terrain furent entrecoupés d’années solitaires et studieuses – surtout entre 1975 et 1995 – pendant lesquelles il analysa ses données de recherche et écrivit des livres incontournables pour l’ethnographie des sociétés du Plateau de Jos. Auteur de neuf livres, il a aussi fait paraître, au rythme d’au moins trois articles par année, une centaine de textes. Quatre fils rouges traversent son impressionnante production scientifique : (1) des études sur la parenté avec sa monographie de 1976 sur Parenté et mariage chez les Rukuba, du numéro thématique d’Anthropologie et Sociétés (1979) sur Parenté, pouvoir et richesse, et Du bon usage du sexe et du mariage de (1982) – sa brillante comparaison des systèmes polygènes/polyandres de mariage l’a consacré comme un des meilleurs experts des règles matrimoniales ; (2) l’analyse des chefferies et des royautés sacrées avec Le roi bouc émissaire. Pouvoir et rituel chez les Rukuba (1980) qui a enrichi les débats relatifs à la royauté sacrée et propulsé Jean-Claude à l’avant-scène des travaux d’anthropologie politique – il a montré que le pouvoir politique n’est jamais divorcé des rituels, du religieux et de l’idéologie ; (3) l’étude des rituels (intronisation des rois, initiation des garçons, possession par les esprits) ; Jean-Claude a lui-même été initié et est devenu un authentique Rukuba avec tous les droits que la pleine initiation confère. Près de 20 ans après sa propre initiation et avec la permission de ses initiateurs, il a publié La calebasse sacrée qui décrit les étapes du processus initiatique rukuba ; et (4) la place des objets d’art dans la vie quotidienne des sociétés. Dans une anthropologie étudiant surtout la fonction sociale des objets, il a privilégié leur dimension esthétique en interrogeant les critères du beau.
Quiconque a eu le plaisir de le visiter dans ses repaires studieux – dans sa grande maison de la rue Querbes ou dans son appartement sur Bernard – ne peut que garder l’impérissable souvenir des masques et de la statuaire accrochés aux murs, et des piles de livres alignés en fonction de le place de chacun dans son calendrier de lecture. Ces nombreux livres qu’il lisait, Jean-Claude les méditait durant ses marches solitaires ou ses trajets d’autobus vers l’Université – il n’a jamais eu de voiture. Ce collectionneur impénitent fut aussi un lecteur compulsif qui a publié près de 200 recensions critiques de livre : on se plaît à les relire tant elles sont pétillantes, documentées, sympathiques à l’auteur et joyeuses. Il s’est ainsi acquis la réputation d’avoir tout lu et de l’avoir toujours fait à fond. Jean-Claude s’était donné comme règle d’ignorer les livres qu’il n’aimait pas plutôt que de devoir en dire du mal. Les livres furent les fidèles compagnons de Jean-Claude, comme autant de fantômes dissimulés dans son vieux cartable (un achat datant de ses premières années d’Afrique) que je lui ai toujours vu à la main ; peut-être ont-ils aussi accompagné ses nuits d’insomnie. Les livres lus, il les portait en lui, sans doute parce qu’il avait appris à penser avec les autres mais aussi contre eux.
Apprenant le « grand départ » de Jean-Claude, un de ses anciens étudiants – aujourd’hui professeur dans une université québécoise – a écrit : « J’ai eu le privilège de suivre à peu près tous ses cours, il a aussi été sur mon jury de thèse. Un grand monsieur, un grand anthropologue, un grand professeur, intelligence mêlée d’humour ; et Prince rukuba de surcroît. J’en garderai un très riche et très agréable souvenir ». Ces mots traduisent, il n’y a pas de doute, la pensée des milliers d’étudiants qui ont connu l’enseignant hors-pair que fut Jean-Claude, un vrai savant capable de susciter le plaisir d’apprendre en émaillant ses cours, par ailleurs toujours solides et sérieux, de joyeuses anecdotes. Oui, un maître qui est toujours resté modeste nous a quittés.
Gilles Bibeau, professeur émérite
Département d’anthropologie
Hommage au professeur Gilles DESROCHERS
C’est avec tristesse que les anciens collègues et étudiants ont appris le décès de Gilles Desrochers, économiste et professeur retraité de l’Université de Montréal le 26 mai 2017, à l’âge de 85 ans.
Après des études en administration des affaires à l’École des Hautes Études Commerciales et en Sciences économiques aux universités de Montréal, Cambridge et McGill, Gilles Desrochers a entrepris sa carrière à l’institut d’Économie appliquée de l’École des Hautes Études Commerciales, comme professeur d’économique et de finances publiques. Nommé professeur agrégé au Département de Sciences économiques de l’Université de Montréal, il occupa aussi le poste de secrétaire de la Faculté des Sciences sociales.
Attiré par l’administration publique, il occupa pendant quelques années le poste de sous-ministre adjoint, responsable du financement au Ministère des Affaires sociales. Durant cette période, il s’intéressa tout particulièrement à la question du financement des hôpitaux. Il chercha à mettre au point en collaboration avec des chercheurs du Groupe de recherche interdisciplinaire en santé (GRIS) de l’Université de Montréal, une méthode de révision des bases budgétaires des hôpitaux permettant de tenir compte de l’évolution du volume et du type des services dispensés. Il était convaincu qu’il fallait maintenir le financement par budget global, mais qu’il fallait aussi tenir compte de l’évolution de l’offre de services par les hôpitaux.
Il a été professeur invité à l’université de Calgary, à l’École d’administration publique de l’Université du Québec et au Centre d’études prospectives d’économie mathématique appliquée à la planification (CEPREMAP). Il a agi comme consultant auprès de nombreux organismes gouvernementaux.
En 1981, il est revenu à l’Université de Montréal en tant que directeur du Département d’administration de la santé (maintenant Département de gestion, d’évaluation et de politique de santé). Professeur titulaire, il y enseigna les principes d’économie de la santé et le cours de planification et contrôle budgétaire.
Parmi diverses activités qu’il exerça à l’Université de Montréal, on peut souligner sa participation à la fondation du Cercle des professeurs dont il fut le vice-président fondateur puis président.
Il a publié divers travaux traitant entre autres du financement des hôpitaux et du système de santé. Il a participé aux débats du milieu de la santé à titre de conférencier et d’expert sur diverses questions économiques et financières. Il a agi en tant que membre du comité de rédaction de l’Actualité Médicale.
Il a pris sa retraite en 1987.
Par André-Pierre Contandriopoulos
Hommage au professeur André LUSSIER
Le 28 novembre 2016 est décédé M. André Lussier, professeur émérite du Département de psychologie. Au début des années 1940, il fut l’un des trois premiers étudiants de l’Institut de psychologie de l’Université de Montréal, devenu en 1972 le Département de psychologie dont il sera plus tard un professeur titulaire, responsable de l’enseignement de la théorie psychanalytique, principalement celle de Freud. André Lussier fut une figure marquante de la psychanalyse au Québec. C’est à Londres qu’il entreprend une formation psychanalytique sous la gouverne d’Anna Freud, fille du fondateur de la psychanalyse. Elle restera pour lui une inspiration jusqu’à la fin de sa vie. Revenu à Montréal, il se joint au groupe fondateur bilingue de la Société canadienne de psychanalyse où, pendant plusieurs années, il en sera le seul non médecin. Bien conscient de sa position d’exception, il ne tarde pas à faire valoir ses différences et à formuler avec vigueur ce qu’étaient à ses yeux les exigences de la pratique analytique. En 1969, il participe à la fondation de la section française SPM et IPM. Le professeur Lussier a toujours été un « homme de conviction », Il aimait prendre parti et énoncer avec courage et clarté ce qu’il croyait devoir être dit. Il l’a fait tout au long de sa carrière professionnelle et universitaire, tant localement qu’aux niveaux national et international. On se rappellera, par ailleurs, ses prises de position publiques déterminantes dans le champ socio politico-culturel québécois au cours des années soixante, en particulier à propos de la censure et de la peine de mort.
En 1997, il fait écho à ces premiers écrits dans une dénonciation de diverses figures de l’intolérance. (« Les visages de l’intolérance au Québec », Septentrion, 1997.) Plus tard, il n’hésitera pas à mettre « Le nationalisme québécois sur le divan », Fides, 2002, de même qu’il s’en prendra aux dogmes énoncés par les Pères de l’Église catholique dans son dernier livre publié en 2012. « Un psychanalyste dans son siècle », Delbusso, 2012.) Auteur de plusieurs publications psychanalytiques, il fut l’inspiration et le mentor de plusieurs générations d’étudiants et d’étudiantes du Département de psychologie. En plus d’être un universitaire de premier plan, le professeur Lussier laisse chez ceux et celles qui l’ont connu, le souvenir d’un enseignant de haut niveau qui savait transmettre à ses étudiants et étudiantes le goût de la réflexion et de l’action.
Jacques Mauger,
Psychiatre et psychanalyste
Luc Granger, Ph.D
Professeur émérite
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