LETTRE DU PRÉSIDENT
Jacques Boucher
Méphisto et la commercialisation des universités?
Dommage! Vous avez raté un échange vraiment intéressant au Paris-Beurre ce mardi 18 septembre.
C’était le repas mensuel de l’APRUM. Nous avons parlé de la suite de la crise étudiante ainsi que de la convocation certaine et rapide d’un Sommet sur les universités. C’était passionnant.
Il est plus que probable que trois thèmes vont dominer ce grand Sommet :
1- le financement et la gouvernance des universités; « les universités ne sont pas sous-financées, elles sont tout simplement mal gérées », dixit Léo et Martine…
2- le rééquilibrage entre l’enseignement et les activités de recherche, entre le premier cycle et les études supérieures; « le système encourage les activités de recherche au détriment de l’enseignement et des études de premier cycle; s’il manque de l’argent, on devrait aller le chercher dans les budgets de recherche », dixit Gabriel;
3- la commercialisation ou la conception entrepreneuriale des universités; « les universités ont vendu leurs âmes à Méphisto, trahi leur mission de recherche libre et de transmission de la culture et du sens critique sur l’autel du modèle américain branché sur la rentabilité, la préparation immédiate des diplômés au marché du travail, la course aux clientèles, la facturation de frais de scolarité « importants » aux utilisateurs-payeurs, les compromissions en faveur des pourvoyeurs de fonds privés qui se sont infiltrés dans nos structures et dont l’objectif est de domestiquer ces institutions essentielles pour aborder la société du savoir », dixit un discours dominant sur la critique des universités…
Tout serait tellement plus simple si nous pouvions nier en bloc. Mais il est vrai que de graves erreurs de gestion ont été commises. Pas de « procès » qui ne commence par le cas de l’Îlot Voyageur, le 1420 ou les 700 000 $ de prime pour déménager dans le bureau d’à côté.
Lors de notre diner mensuel, nous avons surtout réfléchi et échangé sur le troisième thème, celui de la commercialisation des universités; le plus difficile. Plusieurs parmi nous ont cité des exemples de cours mal fréquentés donc peu « rentables » en philo, en littératures anciennes, en histoire, en théologie… qui ont été sacrifiés sur l’autel de l’équilibre budgétaire. D’autres dénoncent la montée de la recherche orientée (vers des intérêts économiques à court terme) au détriment de la recherche libre. Certains sont inquiets des risques que courent nos collègues qui s’insèrent dans les activités de recherche clinique bien financées (trop bien?) par des multinationales pharmaceutiques. Mais quelques-uns font remarquer qu’en l’absence de contribution suffisante de la part des gouvernements et des étudiants, les universités n’ont pas vraiment le choix de faire appel au « privé ». Ont-elles pour autant vendu leur âme au diable? Tous les intervenants reconnaissent évidemment qu’il y a des risques et qu’il faudrait être TRÈS VIGILANTS.
Il y a quelques années, nous nous sommes fait dire que nos structures de gouvernance étaient investies par des partenaires trop proches du milieu universitaire; profs, syndicats, administrateurs, étudiants, diplômés. Pas assez de distance, trop de risques de conflits d’intérêts. Il fallait ouvrir les portes « au vrai monde », celui des affaires notamment qui savait mieux que quiconque comment se gère un budget annuel de fonctionnement de plusieurs centaines de millions de dollars (707,3 millions $ pour l’UdeM)… Or, cela n’a pas empêché que certaines universités aient fait d’énormes erreurs budgétaires. Sans vouloir être méchant, je dirais qu’il ne faut cependant pas confondre bêtise ou naïveté et commercialisation des universités…
Puis-je citer mon cas de décideur « ordinaire »???
« Dans mon temps… », pendant près de quarante ans, en tant que prof, puis Secrétaire général, puis doyen de la FES et de la FEP, j’ai géré des millions de dollars, des centaines de professeurs et de membres du personnel, dirigé des équipes de recherche parfois considérables, signé des dizaines de milliers de diplômes. Je n’ai aucune hésitation à affirmer qu’AUCUNE des décisions que j’ai prises n’a été justifiée par cet esprit « commercialisant » que l’on prête allègrement aux universités par les temps qui courent. Évidemment, j’ai dû équilibrer mes budgets et faire des choix, dire « non », dire « oui, mais plus tard », j’ai fermé des cours, créé des programmes, « forcé » des étudiants et leurs directeurs de recherche à accélérer le rythme de leurs recherches, pris des mesures pour réduire le décrochage à la maîtrise et au doctorat, ouvert parmi les premiers hors campus du Québec. Pour offrir une meilleure accessibilité (un meilleur service!!!) aux étudiants adultes, j’ai encouragé des étudiants à s’inscrire dans notre université, j’ai acheté de la publicité… parce que je croyais qu’à l’UdeM, nous leur offrions une qualité qui leur permettrait de faire de grands progrès au plan personnel, social et économique; je leur ai dit que l’éducation était le meilleur « investissement!!! » personnel pour se sortir de l’ignorance et de la pauvreté, pour nous préparer un avenir collectif qui nous sortirait de notre « petit monde ».
Autour de moi, je puis affirmer que c’était le même constat; « nous » travaillions pour l’UdeM, pour les étudiants, pour les profs, dans des cadres budgétaires toujours extrêmement contraignants; nous faisions des erreurs, plusieurs erreurs, mais nous avions conscience de participer à une grande entreprise scientifique, sociale et politique, dont les conséquences économiques étaient spectaculaires pour les participants, étudiants ou professeurs, et pour la communauté québécoise. Pas une « business » comme une autre.
C’était hier…
L’université a-t-elle tellement changé en si peu de temps??? J’ai du mal à le croire.
Quoi qu’il en soit, je préfère mettre en valeur ce qui a réussi, identifier les erreurs et les corriger de toute urgence, mettre en place des mécanismes et des personnes qui vont nous remettre sur les rails et nous sortir de cet accablement collectif qui ne nous mène nulle part.
Je préfère faire confiance à l’intelligence, expliquer et tenter de faire comprendre à Léo, Martine et Gabriel qu’au-delà du jeu politique gagné par les étudiants (chapeau!), nous sommes en train de causer un tort irréparable aux universités et à leurs « clientèles étudiantes… » si nous ne voyons que les erreurs et refusons de reconnaître d’abord la qualité exceptionnelle du travail qui a été fait et qu’il faut préserver à tout prix, dans l’intérêt des étudiants, en tout premier lieu.
Jacques Boucher
Président de l’APRUM
26 septembre 2012
Causerie-midi le mardi 16 octobre: "Big science" en astronomie : de l’exploration de Mars jusqu’aux confins de l’Univers.
Depuis la nuit des temps, l'humanité se questionne. La vie existe-elle ailleurs? Sommes-nous seuls dans l'Univers?
Pour la première fois dans l'histoire, les réponses à ces questions sont à notre portée. Les grands projets internationaux de télescopes géants et de sondes spatiales sophistiquées, qui verront le jour au cours de la prochaine décennie, devraient nous permettre de découvrir s'il y a de la vie sur Mars ou ailleurs dans le cosmos.
Pour traiter de ce sujet, notre conférencier sera Robert Lamontagne du département de physique de l’Université de Montréal. Astrophysicien et astronome ingénieur, il est directeur exécutif de l'Observatoire du Mont-Mégantic.
Cette activité se tiendra à midi le 16 octobre au restaurant « Le Paris Beurre », 1226 Van Horne, Outremont H2V 1K3 (métro Outremont). Pour prendre part à la causerie-midi, nous vous demandons de réserver votre place car « Le Paris Beurre » veut connaître à l’avance le nombre de personnes qui participeront aux différentes activités de l’APRUM afin de bien planifier la préparation des repas.
Réserver est facile et deux moyens fort simples de le faire sont à votre disposition.
* Le premier est l’envoi d’un courrier électronique à aprum@assoc.umontreal.ca.
* Le second est de laisser un message au 514 343-7635, la boîte vocale de l’APRUM.
Dans les deux cas le contenu du message est le même, à savoir : « Je m’appelle XYZ ABC et je serai présent au repas du 16 octobre ». Vous avez jusqu’à jeudi midi le 11 octobre pour faire votre réservation. Merci.
Judith Comeau, secrétaire de l’APRUM et
Gilles Rondeau, vice-président de l’APRUM
Midi-conférence le 20 novembre prochain avec Charles LeBlanc
L’APRUM désire vous faire savoir que le conférencier de la causerie-midi de novembre prochain sera le sinologue réputé Charles LeBlanc de l’Université de Montréal. Le thème qu’il a choisi de traiter est celui de la transmission culturelle Occident-Chine via la Route de la Soie.
Tous les détails dans les «Nouvelles de l’APRUM» du mois prochain.
Judith Comeau,
Secrétaire de l’APRUM
Réception de Noël le 4 décembre
Veuillez noter à votre agenda dès maintenant la date car les jours se succèdent à grande vitesse. L’APRUM, fidèle à sa tradition, tiendra sa réception de la période des fêtes le mardi 4 décembre au restaurant « Le Paris-Beurre ». On vous en reparle dans notre prochain numéro.
Notices nécrologiques
Chers collègues,
L’hommage au collègue Ludger Beauregard, décédé en juin dernier n’est pas prêt pour parution ce mois-ci contrairement à ce que nous avions prévu dans notre numéro de septembre. Il paraîtra dans un prochain numéro des « Nouvelles de l’APRUM »
Notre choix a été de publier dans le présent numéro les hommages à six collègues membres de l’APRUM, décédés entre juin dernier et maintenant.
Nous offrons toutes nos condoléances aux familles et aux collègues éprouvés.
La direction de l’APRUM
Hommage au professeur Yves-Aubert Côté
Le professeur Yves-Aubert Côté est décédé le 12 juin 2012 à l'âge de 85 ans. Toute sa vie durant, il a été un grand serviteur de notre institution et de son Alma Mater, l’École des Hautes études commerciales.
Après avoir complété ses études primaires supérieures au Collège Saint-Frédéric de Drummondville, il est admis en classe préparatoire à l'École des Hautes études commerciales de Montréal en septembre 1945. En mai 1949, diplômé du programme de licence ès sciences commerciales, Yves-Aubert Côté obtient deux mentions spéciales : le prix offert à l'étudiant qui a fait le plus de progrès dans toutes les matières depuis son entrée à l'École et le Prix de géographie économique. En 1951, il est licencié ès sciences comptables et est admis en 1952 à l'Ordre des comptables agréés du Québec.
En 1956, il débute sa carrière académique au Service de l'enseignement des sciences comptables de HEC Montréal après avoir enseigné à temps partiel de l953 à 1956. Il devient professeur agrégé en 1957 et professeur titulaire en 1965. Le professeur Côté assume, de 1961 à 1984, le poste de directeur du Service de l'enseignement des sciences comptables et est membre du conseil pédagogique de l'École. De 1985 à 1994, il est titulaire de la première Chaire de sciences comptables au Québec. En 1995, il est nommé professeur honoraire par l'École.
Outre ses charges administratives et ses tâches d’enseignement à l’École, il est invité à donner des cours à l'Université du Québec à Chicoutimi, à siéger à titre de membre de jurys d'examen de thèse de doctorat par plusieurs universités canadiennes et françaises, à y prononcer des conférences ou à participer à des colloques. Soulignons qu’à l'invitation de l'Université Hosei, Japon, il présente à Tokyo un exposé sur la profession comptable canadienne en 1992. Le professeur Côté est un auteur prolifique : Les Notions de comptabilité générale parues en 1957 seront suivies de plusieurs autres publications : brochures et articles de revue portant sur la comptabilité, la traduction comptable, la recherche comptable, etc. Pendant toute sa carrière, le professeur Côté a assisté à de nombreux congrès internationaux de comptabilité tenus, entre autres, à Paris, Munich, Mexico, Tokyo et Washington dont ceux de l'Association française de comptabilité et du Congrès mondial des historiens de la comptabilité
Parallèlement à son enseignement, le professeur Côté a assumé des fonctions de gestion. De 1972 à 1990, il est membre du conseil d'administration de la Corporation de HEC Montréal ainsi que président du Comité d'attribution des doctorats honorifiques de 1991 à 1994. De 1971 à 1987, il est membre du Conseil et du Comité exécutif de l'Université de Montréal et, de 1979 à 1987, président du Comité de promotion des professeurs. Depuis 1972, il est membre du Comité de retraite et à partir de 1998 il préside son Comité de vérification. Dans son dernier rapport annuel, le Comité de retraite a souligné l’apport exceptionnel de M. Yves-Aubert Côté, en tant que membre indépendant du Comité de retraite et président fondateur du Comité de vérification. Pendant près de quatre décennies, M. Côté a généreusement contribué avec compétence et assiduité au bon fonctionnement du RRUM.
Entre autres responsabilités, Yves-Aubert Côté a présidé le Comité de terminologie française de l'Ordre des comptables agréés du Québec de 1970 à 1979. Il a été au conseil d'administration et trésorier de la société le Syndicat coopératif d'édition Cité libre de 1959 à 1992 et au conseil d'administration de la Corporation des éditions Fides de 1970 à 2005. Il a été membre de la délégation officielle du Canada au IIIe Congrès mondial de l'apostolat des laïcs à Rome en 1967 à titre de président de l'Action catholique diocésaine de Montréal.
Plusieurs honneurs ont été attribués au professeur Côté. Parmi ces distinctions : membre honoraire du Conseil de l'Université de Montréal (1979); Fellow de l'Ordre des comptables agréés du Québec (1984) et membre à vie; mérite HEC à l'occasion du 75e anniversaire de HEC Montréal (1986); membre honoraire du conseil d'administration de HEC Montréal (1990); médaille Pro Ecclesia et Pontifice décernée par le Pape Paul VI (1978); présence parmi les 2000 Outstanding Scholars of the 21st Century - Accounting Education de l'International Biographical Centre, Cambridge, England (2000).
Ajoutons qu'Yves-Aubert Côté était un musicien de qualité. Pianiste, il a poursuivi pendant qu'il était étudiant à HEC Montréal de sérieuses études musicales commencées à l'âge de neuf ans.
Michel Lespérance
Kathleen Connors, professeure à la retraite du Département de linguistique et de traduction, vient de nous quitter définitivement après une âpre bataille contre une implacable maladie.
Après ses études en pédagogie à l’université Duquesne de Pittsburgh, où elle obtint son B.S.Ed. (1965) et des études en linguistique à l’Université de Berkeley qui lui décerna un Ph.D. (1972), Kathleen Connors commença sa carrière universitaire au département de linguistique et de philologie à l’Université de Montréal en 1973 et prit sa retraite en 2003.
Kathleen avait des dons remarquables pour la pédagogie et une passion pour la linguistique, plus spécifiquement pour la linguistique différentielle, la sociolinguistique, la linguistique appliquée et tout particulièrement pour les questions de bilinguisme. Elle était douée d’une patience sans limite et savait comment intéresser et guider les étudiants dans l’acquisition des connaissances et dans la pratique des recherches comme le prouvent les divers mémoires et thèses qu’elle a dirigés. Elle ne laissait jamais rien au hasard; elle était précieuse tant pour les étudiants que pour de nombreux collègues. Pendant des années elle a révisé les entrées du Dictionnaire bilingue canadien, et a même continué à le faire tout au long de sa douloureuse maladie. Merci Kathleen!
Nous lui devons tous nos remerciements pour son travail et son aide précieuse. C’était, pour de nombreux collègues, un privilège de la connaître, car tous savaient qu’elle était toujours prête à servir, à aider et à orienter, et qu’elle était une personne dévouée tant à sa famille qu’à ses amis et collègues. Ce sera le souvenir que nous garderons d’elle!
André Clas
Professeur émérite
Après son cours classique chez les Jésuites au collège Saint-Ignace, puis au collège Sainte-Marie, Yvon Sicotte entreprend des études en chimie à la Faculté des sciences de l’Université de Montréal en 1948. Il obtient successivement les diplômes de B.Sc. et de M.Sc., puis en 1959, il soutient une thèse de Ph.D. portant sur la diffusion moléculaire de la lumière. Il complète sa formation au cours d’un stage postdoctoral au Centre de recherches sur les Macromolécules à Strasbourg.
Embauché comme assistant professeur au Département de chimie de la Faculté des sciences de l’Université de Montréal en 1958, il devient professeur agrégé en 1965, puis titulaire en 1970. Au fil des années, il participe à plusieurs organismes institutionnels et occupe le poste de directeur du Département de chimie de 1977 à 1981.
Ses travaux de recherche étaient axés sur les propriétés des macromolécules en solution, domaine auquel il a initié plusieurs étudiants aux cycles supérieurs. Il a enseigné la chimie physique à tous les niveaux universitaires. Ses cours étaient invariablement marqués d’une logique précise et présentés avec une clarté remarquable dans une langue impeccable. Bien que les sujets qu’il a enseignés aient souvent été perçus comme étant difficiles, ses étudiants ont toujours grandement apprécié ses qualités pédagogiques. Yvon Sicotte portait également un intérêt particulier aux relations entre la chimie et la société. Il a d’ailleurs développé autour de ce thème un cours destiné au grand public, qui était grandement apprécié.
Après une carrière professorale bien remplie, qui s’est étendue jusqu’à 1997, la retraite lui a laissé le loisir de se consacrer à une autre de ses passions, l’Histoire. D’abord orientées vers les ancêtres de la famille Sicotte, ses recherches se sont progressivement étendues aux bâtisseurs de Montréal. Après avoir réuni une quantité considérable de renseignements dans une impressionnante base de données, il produisait au printemps 2012 un ouvrage sur « Les Premiers Montréalais », disponible sur Internet (http://lespremiersmontrealais.com).
Ce grand pédagogue, doué d’un sens peu commun de la justice, de la pensée structurée et du langage limpide, a su transmettre à des générations d’étudiants le goût de la science et la rigueur de la pensée.
André Beauchamp
Professeur titulaire
Département de chimie
Hommage à Gilles Chaussé, s.j.
Le Père Gilles Chaussé fut nommé professeur adjoint à demi-temps à la Faculté de théologie de l’UdeM en 1986, après plus de 20 années d’enseignement de l’histoire dans diverses institutions du Québec (collège Brébeuf, UQTR, Université de Sherbrooke, UdeM (théologie et histoire)). Il fut nommé professeur agrégé à demi-temps en 1992. Jusqu’à sa retraite en 1996, Gilles Chaussé a enseigné l’histoire religieuse du Québec sous divers angles et approches, portant une attention toute spéciale à l’histoire des Jésuites au Québec de 1842 à nos jours, ainsi qu’à l’engagement social de l’Église du Québec au XXe siècle. Excellent pédagogue, il a su attirer à lui plusieurs étudiants et étudiantes qui ont produit, sous sa direction, des thèses et des mémoires traitant divers aspects particuliers de l’histoire religieuse au Québec et au Canada. Soucieux de rendre vivante et intéressante cette histoire qui le passionnait, Gilles Chaussé savait utiliser les techniques pédagogiques les plus stimulantes pour accrocher l’attention de son auditoire, que ce soit en classe ou lors de ses nombreuses conférences offertes au grand public.
Sa participation à de nombreux colloques et congrès scientifiques, tant nationaux qu’internationaux (Canada, Europe et Asie), lui aura donné l’occasion de faire connaître le fruit de ses recherches amorcées avec la publication de sa thèse de doctorat (Jean-Jacques Lartigue, premier évêque de Montréal, Montréal, Fides, 1980). Membre de l’Institut d’histoire de l’Amérique française, de la Société historique de Montréal, de la Société canadienne de théologie et de la Société canadienne d’histoire de l’Église catholique, dont il fut président de 1985 à 1987, il se sera fait remarquer pour sa grande maîtrise des sujets liés à tout ce qui touchait, de près ou de loin, aux questions d’histoire religieuse. Il n’est pas étonnant, dans ce contexte, qu’il ait été sollicité pour écrire de nombreuses rubriques dans le Dictionnaire biographique du Canada, qu’il ait été invité à participer à la rédaction d’une Histoire du christianisme au Canada, et qu’il soit nommé membre de la commission historique pour le procès de béatification de Rosalie Cadron-Jetté, fondatrice des sœurs de la Miséricorde. Sa grande connaissance de l’histoire religieuse de Montréal l’aura conduit à participer activement à l’élaboration des fêtes du 150e anniversaire du diocèse de Montréal, ce qui lui valut, en 1986, de devenir le récipiendaire du mérite diocésain « Monseigneur Ignace-Bourget ».
Gilles Chaussé prit sa retraite de l’UdeM en 1996, mais ce ne fut pas pour aller se reposer. Il fut nommé, par sa communauté, supérieur de la province d’Haïti où il œuvra pendant plusieurs années, combattant les faiblesses d’une santé fragile pour servir les intérêts du peuple haïtien.
Ses confrères, collègues et amis auront toujours apprécié la générosité, l’accueil et la joie de vivre de cet homme qui paraissait timide aux premiers abords, mais qui savait se révéler tenace et déterminé. Le 30 juin dernier, le Québec a perdu l’un de ses fervents historiens, un homme qui savait, de l’intérieur, combien il est important de se souvenir.
David Robert
Juillet 2012
Hommage au professeur Luc Giroux
Luc Giroux est décédé le jeudi 19 juillet 2012. Bien connu de la communauté, il a exercé la fonction de vice-doyen à la planification de 1998 à 2010, mis à part une courte parenthèse, de l’automne 2006 à l’automne 2007, au cours de laquelle il fut vice-recteur adjoint aux affaires professorales.
Luc Giroux fut recruté comme chargé d’enseignement au Département de communication en 1980 alors qu’il était doctorant au Département de psychologie de l’Université de Montréal. Il devenait professeur adjoint au Département de communication deux ans plus tard, suite à l’obtention de son doctorat. Promu au rang de professeur agrégé en 1988, puis au rang de professeur titulaire en 1994, il fut directeur du Département de communication de 1995 à 1998, date à laquelle il fut nommé vice-doyen à la Faculté des arts et des sciences.
Spécialiste en psychologie cognitive appliquée à la communication, le professeur Giroux s’intéressait particulièrement à l’analyse de la fréquentation des médias électroniques. Il se distinguait également par sa très grande connaissance des méthodes quantitatives de recherche et des statistiques, un domaine qu’il aimait particulièrement enseigner tant au niveau du 1er cycle qu’au niveau des études supérieures. Ses recherches portaient principalement sur l’analyse des comportements et motivations des auditoires, la place des communautés culturelles dans les médias, mais également l’ergonomie cognitive. Il entretenait un intérêt pour la question plus générale de la diffusion et de l’utilisation des technologies de l'information et de la communication.
Sa longévité à la direction de la faculté est plutôt phénoménale. Il aura fait partie des différents cabinets de trois doyens et d’un doyen intérimaire. Ce furent autant de dirigeants qui ont reconnu sa compétence, sa connaissance de la faculté et sa créativité. En retour, il était totalement dédié à la mission qui lui était confiée et solidaire de l’équipe de direction. Il possédait la ferveur, le souci du résultat et l’engagement institutionnel. Il était la mémoire institutionnelle et le sage qui avait beaucoup vu : grand frère, mais jamais paternaliste ou donneur de leçon. Luc était capable de choix difficiles, mais toujours dans le respect de l'interlocuteur et avec le souci de ne pas heurter. De ce gentleman sensible et avenant, plusieurs sauraient témoigner.
Grand serviteur de la faculté, il était et se définissait d’abord comme un professeur. Au printemps 2010 c’est avec un enthousiasme sans faille qu’il reprenait le collier de l’enseignement et de la recherche.
Luc Giroux est un collègue et camarade de travail estimé qui nous quitte de façon prématurée.
Gérard Boismenu
Doyen
Faculté des arts et des sciences
François Cooren
Directeur
Faculté des arts et des sciences
Département de communication
Hommage au professeur Joachim Vieth
Le professeur Joachim Vieth, l’un des membres fondateurs de l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) est décédé le 19 août dernier. Le professeur Vieth est né en 1925 en Allemagne où il a poursuivi ses études jusqu’à l’obtention d’un doctorat (Dr. rer. nat., 1957) en sciences naturelles à l’Université Saarbrücken. Par après, il a continué ses études à l’Université de Dijon (France) où il a obtenu un doctorat d’état en botanique (1965). C’est en 1967 qu’il a été engagé comme professeur agrégé au Département de sciences biologiques de l’Université de Montréal, pour enseigner la botanique. Il sera nommé professeur titulaire en 1977.
Dès son arrivée à l’Université de Montréal, voyant le potentiel scientifique que représente la proximité d’un jardin botanique, il s’est installé à l’Institut botanique, qui deviendra plus tard l’IRBV, pour développer son programme de recherche sur la morphologie et le développement des végétaux et encadrer des étudiants de deuxième et de troisième cycles. Parmi les cours qu’il a donnés tout au long de sa carrière de professeur, les étudiants se souviendront certainement de son cours d’anatomie végétale qui jouissait d’une grande réputation dans tout le Québec.
Durant la première partie de sa carrière de chercheur, Joachim Vieth et ses étudiants des cycles supérieurs se sont surtout intéressés à la morphologie comparée de structures végétales soumises à divers traitement chimiques. Par après, il s’est orienté vers l’étude morphogénétique des plantes cultivées in vitro. Ceci l’amène alors à créer, dans les années 80, le laboratoire de culture in vitro qui, encore aujourd’hui, joue un rôle important en recherche et en enseignement à l’IRBV. Durant les années 70 et 80, le professeur Vieth a grandement contribué au développement des activités scientifiques et à la formation d’étudiants à l’Institut botanique. Bien qu’il ait pris sa retraite officielle en 1992, il a tout de même continué à venir régulièrement à l’IRBV, pendant près de 15 ans, pour poursuivre ses recherches sur la morphologie florale.
Joachim Vieth était profondément attaché à l’IRBV, une institution à laquelle il croyait énormément. D’ailleurs, ces dernières années, il s’informait régulièrement de ses collègues et se réjouissait de leurs succès. Je crois que tous ceux et celles qui l’ont côtoyé, à différents titres, à l’IRBV, ou au Département de sciences biologiques, garderont de lui le souvenir d’un homme généreux, d’un professeur ouvert et exigeant et d’un chercheur passionné et rigoureux.
Denis Barabé
Professeur associé au Département de sciences biologiques de l’Université de Montréal
Membre-chercheur fondateur et membre chercheur associé de l’IRBV
Messages du trésorier Jean-Robert Derome
Les reçus pour la cotisation
Par mesure d'économie de temps, de timbres et de papier, dorénavant nous émettrons un reçu pour paiement de cotisation sur demande seulement. Si tel est votre désir, vous pouvez en faire la demande, soit par téléphone en laissant un message au 514 343-7635 soit en envoyant un courriel à : jean-robert@deromelyons.ca avec copie à : aprum@assoc.umontreal.ca.
Si vous avez déjà fait cette demande, vous n'avez pas à la faire de nouveau.
Le Club informatique
Tous sont invités au Club informatique, en particulier les néophytes. La prochaine rencontre aura lieu le 16 octobre (à partir de 14h30) au pavillon Roger-Gaudry salle V-221. Cette salle est située près du Pavillon Claire-McNicoll (le Z). Vous pouvez, si vous le désirez, obtenir plus d'information par téléphone au 514-731-4876 ou par courriel à l'adresse suivante jean-robert@deromelyons.ca.
Les envois par courrier électronique
Plusieurs collègues reçoivent maintenant la documentation de l'APRUM par courrier électronique. Si ce n'est pas encore le cas pour vous et que vous voulez vous joindre à eux, communiquez avec nous par téléphone au 514 343-7635 et laissez un message ou envoyez-nous un courriel à l'adresse suivante jean-robert@deromelyons.ca avec copie à : aprum@assoc.umontreal.ca.
Vos coordonnées (adresse, téléphone, adresse courriel…) changent? Dites-le-nous.
Vous pouvez nous joindre par courriel à
aprum@assoc.umontreal.ca
Ou en laissant un message au 514 343-7635
Adresse postale :
APRUM
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C.P. 6128, succ. centre-ville
Montréal (Québec)
H3C 3J7