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À la fois compositeur et professeur, éminemment doué dans l'une comme dans l'autre de ces voies distinctes, Michel Longtin a permis à la Faculté de musique de l'Université de Montréal de rayonner dans le monde entier et y a attiré les aspirants musiciens les plus talentueux. Artiste exigeant, communicateur vibrant, il s'est ouvert à la multiplicité des influences, atteignant une synthèse étonnante, formulant sans détour le vœu d'unir la musique à la vie. Il prendra sa retraite de l'Université de Montréal en juin 2008.
Né à Montréal en 1946, Michel Longtin s'initie tardivement à la musique, ayant suivi une formation axée sur les sciences. Touchant quelque temps à l'art dramatique, à la mise en scène et à la pantomime, il entre à l'Université de Montréal en 1970, obtenant son baccalauréat en composition en 1973. Suivra une maîtrise en 1975, sous la direction du compositeur André Prévost. Plus tard dirigé par le musicien Serge Garant, il complètera son doctorat en 1982. Au cours de cette période, il effectue en outre un stage au Royal Conservatory of Music de Toronto (RCMT) avec Samuel Dolin et travaille au studio de musique électronique de l'Université McGill.
Michel Longtin s'intéressera vite à la composition électroacoustique. Dans cette veine, son œuvre la plus importante est sans doute La trilogie de la montagne, qui sera créée par la chorégraphe Martine Époque et la troupe de danse Nouvelle Aire. Le jeune compositeur signera aussi les pièces Deux rubans noirs, Embarque on ira pas vite, La mort du piano, Au nord du lac Supérieur, Le réveil de Fedhibô. C'est en tant qu'électroacousticien qu'il se fait d'abord connaître au Canada, aux États-Unis et en Europe. Son œuvre Pohjatuuli lui vaudra le Prix Jules-Léger de la nouvelle musique de chambre en 1986. À cette distinction s'ajoutent, en cours de carrière, le Prix de la Ligue canadienne des compositeurs, le Prix Opus du Conseil québécois de la Musique pour Quaternions, et le Prix Broadcast Music Incorporated (BMI), entre autres. Il s'est tout autant consacré à la musique instrumentale et à la composition pour orchestre, cultivant un mode compositionnel propre à l'électroacoustique.
Le professeur Longtin a formé plusieurs cohortes de jeunes musiciens, les conduisant à un haut niveau d'excellence. Guide et maître à penser, il a partagé avec eux l'originalité de son approche du travail de création: liberté d'esprit, sens ludique, goût de la provocation, distance critique non dénuée d'humour. Son action a été capitale dans le renouvellement de la Faculté de musique. Il a reçu en 1992 le Prix d'excellence en enseignement de l'Université de Montréal.