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Lors du gala tenu le 8 octobre, l'ACFAS a remis son Prix Adrien-Pouliot 2009 (Coopération scientifique avec la France) à Alain Caillé, professeur émérite du Département de physique de l'Université de Montréal. Le texte qui suit est tiré en partie du site web de l'ACFAS où apparaît l'éloge qui a accompagné la remise du Prix à Alain Caillé.
Titulaire d'un doctorat en physique de l'état solide de l'Université McGill, Alain Caillé poursuit des études postdoctorales à l'Université de Paris-Sud 11 Orsay et au Collège de France auprès du futur Prix Nobel de physique Pierre-Gilles de Gennes. Il y étudie les structures de la matière condensée. Son regard s'attarde aux propriétés mesurables des solides, liquides, verres et polymères. Son étude sur les cristaux liquides, par exemple, l'a mené à une théorie de la physique fondamentale si marquante qu'elle porte aujourd'hui son nom. Cette théorie caractérisée par les Exposants de Caillé figure désormais dans de nombreux manuels d'enseignement.
En 1974, il amorce sa carrière de professeur et d'administrateur à l'Université de Sherbrooke, où il remplira entre autres les fonctions de directeur du Département de physique et de vice-recteur à la recherche. À titre de professeur et chercheur invité à l'Université de Provence, Centre Saint-Charles, à Marseille, Alain Caillé développe entre 1979 et 1983 un nouvel axe de recherche traitant de la structure et des transitions de phase des monocouches de molécules amphiphiles sur l'eau. Cette collaboration s'est poursuivie par des échanges, des collaborations et des séjours de chercheurs français au sein des équipes de recherche du Département de physique de l'Université de Sherbrooke.
Ultérieurement, il collabore avec les chercheurs de l'Université de Cergy-Pontoise sur le phénomène de frustration magnétique qui fut pour Alain Caillé un champ d'activités très productif entre 1987 et 1994. Il publie notamment avec le professeur Hung The Diep une étude détaillée des classes d'universalité des comportements critiques de matériaux subissant la frustration magnétique de façon intrinsèque et un article de revue des propriétés critiques des systèmes frustrés de spin vectoriels.
En 1998, il rejoint les rangs de l'Université de Montréal à titre de vice-recteur à la recherche et c'est dans l'exercice de ces fonctions qu' Alain Caillé donne la pleine mesure de ses talents de gestionnaire de la recherche. Architecte des grands regroupements de chercheurs qui ont vu le jour sur le campus au cours des dernières années, il a participé activement à la mise en œuvre de plusieurs projets d'envergure qui ont contribué à hisser l'Université de Montréal au deuxième rang des grandes universités de recherche du Canada. De son passage au vice-rectorat à la recherche, on retiendra également la formidable explosion des revenus de recherche, qui ont plus que doublé depuis son arrivée en poste.
La carrière d' Alain Caillé se poursuit à titre de professeur émérite de l'Université de Montréal. Il entreprend alors avec des scientifiques de l'Institut Curie de Paris et de l'Université de Rennes des recherches situées à la jonction de la physique et des sciences biomédicales. Ses travaux portent sur les structures des complexes lipides-ADN et lipide-actine ou encore sur l'absorption de bactéries sur une surface hydrophobe.
Hors des murs de l'Université, Alain Caillé a joué un rôle de premier plan dans la structuration de la recherche au Québec et au Canada. Il a notamment occupé les fonctions de président de l'ACFAS et de président du Comité de la recherche des vice-recteurs de la CREPUQ. Il a aussi façonné les orientations de Valorisation-Recherche Québec, un organisme consacré au développement stratégique de la recherche qu'il a lui-même fondé. Il a été l'un des plus ardents promoteurs du consortium NanoQuébec, qui a permis d'inscrire le Québec dans le club des grands acteurs en matière de nanotechnologies; de plus, il s'est employé à promouvoir le Regroupement québécois sur les matériaux de pointe qui rassemble les forces vives de la recherche en physique des matériaux au Québec.