Jean-Paul Riopelle :
automatismes gestuels et trajectoires nomades

avec Nicole Dubreuil

Note : Cette conférence a un double but : préparer à la visite de la rétrospective Riopelle à Ottawa prévue pour le 20 mars et présenter aux membres de l’APRUM en général des considérations sur un artiste important et complexe dont on célèbre le centenaire de la naissance.           

Cette présentation examine deux périodes importantes mais très contrastées de l’œuvre de Riopelle afin d’en signaler, au-delà des oppositions manifestes, les possibles connexions souterraines.

Depuis l’aventure du Refus Global, une longue carrière ponctuée de déplacements (physiques et imaginaires) a permis à l’artiste d’accueillir, dans une gestuelle spontanée associée aux divers mouvements automatistes de l’après-guerre, des références à la nature, à l’histoire et à la culture. Mais cette démarche a donné lieu à des productions qui, à bien des égards, paraissent irréconciliables : 1) une peinture abstraite radicale, réalisée surtout hors du Québec, valant à l’artiste une solide réputation internationale; 2) des œuvres interdisciplinaires, saturées d’allusions figuratives et d’emprunts matériels au territoire et au terroir, produites après le retour de Riopelle au pays et suscitant surtout un débat local. D’aucuns y voient un déclin; d’autres, pour emprunter une expression chère à Borduas, une forme ultime de « projection libérante ».

Spécialisée en histoire, théorie et critique de l’art moderne, Nicole Dubreuil est professeure honoraire du Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’Université de Montréal ou elle a aussi exercé, pendant dix ans, la fonction de vice-doyenne à la Faculté des études supérieures et postdoctorales. Ses projets de recherche et ses publications ont porté sur deux moments clés du modernisme : l’art européen entre 1860 et 1930 et l’art nord-américain de l’après Deuxième Guerre. Très active dans son milieu professionnel, Nicole Dubreuil a été la première présidente de la Société d’esthétique du Québec et la présidente de l’Association d’art des Universités du Canada (AAUC). Elle a siégé pendant huit ans comme représentante du Canada au Comité international d’histoire de l’art (CIHA). Elle a aussi contribué, pendant une quinzaine d’années, à la rédaction scientifique de la revue savante d'histoire de l'art, RACAR. Nicole Dubreuil est actuellement membre du Conseil de l'APRUM.